En cette fin d’année, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger jouent une partition que les analystes parviennent difficilement à décoder. Entre les hommages appuyés du PM à l’égard du leader de l’opposition et une cordialité affichée par ce dernier envers le premier, il ne fait plus de doute que quelque chose se trame.

En arrière-fond se jouent plusieurs problématiques. Il y a d’abord le renvoi des élections municipales. Ensuite, le fameux rapport Carcassone sur la réforme électorale, tant attendu. Les nouveaux mamours entre les deux dirigeants politiques doivent bien agacer le MSM qui pensait encore il y a quelque temps qu’une alliance était déjà conclue avec le parti mauve. Mais, il semblerait que les deux ex-partenaires peinent à célébrer de nouvelles épousailles.

Du coup, le leader du PTr se montre plus entreprenant, encensant ouvertement Paul Bérenger. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’il décline son parti et le leader des mauves comme partageant les mêmes valeurs. Depuis les élections législatives perdues en 2000, Navin Ramgoolam, sans annoncer des «winning formulas», a trouvé la bonne formule.

On ne se présente pas d’une élection à une autre dans une même configuration. Ainsi, en 2005, il constituait la plateforme de l’Alliance sociale et s’entourait d’une multitude de partis-wagons. Il ne tergiversait nullement en 2010 lorsqu’il fallait sacrifi er Rama Sithanen pour se donner un nouvel allié avec le MSM et créer l’Alliance de l’avenir. Aujourd’hui que le MSM a quitté la barque, il travaille à donner de la stature et des responsabilités à Xavier-Luc Duval afin de maintenir son parti et le PMSD au pouvoir.

Dans une telle logique, le PM sait pertinemment bien qu’il lui faut trouver une autre formule pour les prochaines consultations. Il ne reste pas beaucoup d’options. Retravailler avec le MSM semble très improbable. Par contre, en oeuvrant à légitimer une nouvelle alliance avec le MMM, alors que ces deux partis n’avaient pas pu travailler ensemble entre 1995 et 2000, est une perspective électorale plus intéressante. Reste à savoir quelle sera la position du parti mauve. Celui- ci peut jouer sur plusieurs tableaux. Mais le plus plaisant reste quand même un rapprochement avec le PTr dans la perspective d’une réforme électorale où le partage des responsabilités, pour ne pas dire de pouvoir, peut se faire selon un scénario innovant.