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Les collectivités locales dévalorisées
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Les collectivités locales dévalorisées
Dans l’édition d’hier de l’express, notre collègue Deepa Bhookhun rapporte une déclaration du conseiller municipal de Curepipe Clency Lajoie où ce dernier affirme qu’il n’est pas d’accord «avec la manière cavalière et dédaigneuse dont on traite les conseils municipaux et les citoyens.» Dans l’article en question, le conseiller soutient que «le gouvernement n’a pas le droit moral de reporter ainsi les élections municipales.» Ces propos ont d’autant plus de mérite qu’ils proviennent d’un membre du Parti travailliste. Il faut donc saluer le courage de Clency Lajoie. Mais, il faut surtout retenir qu’il y a encore quelques politiques qui font qu’on peut ne pas désespérer entièrement de la classe politique. Cela dit, Clency Lajoie met le doigt sur ce que tout le monde dit et écrit depuis des années sur les collectivités locales. A savoir, leur mise à l’écart et leur banalisation.
Cela se vérifie à différents niveaux. D’une part sur la qualité de certains candidats aux élections de ces collectivités locales. Souvent, on y retrouve des agents politiques qui n’ont aucune connaissance en management. Au fil des ans, c’est devenu une manière de récompenser des affidés.
Inévitablement, la gestion des collectivités locales en pâtit. Lorsqu’on y met quelques candidats valables, ces derniers ne trouvent pas l’espace pour faire évoluer les choses.
La manière dont le gouvernement central «travaille» avec ces collectivités locales est une autre illustration d’un certain mépris pour ces institutions. Les élus locaux sont traités comme des élus de second grade. Le développement des villes et villages est, lui, mis en fait sous l’administration des organismes de l’Hôtel du gouvernement.
Les élus locaux, pour leur part, continuent à administrer leurs villes et villages uniquement au niveau de quelques services de base, comme la voirie ou l’éclairage. Comment faire preuve d’imagination dans un tel contexte ? Comment prendre des initiatives ? Il ne reste plus qu’à subir l’autoritarisme du gouvernement central.
On entend également les responsables locaux déplorer qu’il leur manque des fonds nécessaires pour mettre en place leurs projets. C’est un fait. On n’a qu’à prendre l’exemple des nouveaux maires. Lorsqu’ils prennent leurs fonctions, ils sont enthousiastes et annoncent de grands projets pour leurs villes. Mais, ils déchantent vite. Face à la bureaucratie locale mais aussi parce qu’ils ne disposent pas des fonds adéquats pour exécuter leurs projets. C’est une réinvention des collectivités locales qui est devenue une nécessité aujourd’hui. Toutefois, il faut se rappeler que nos politiques n’aiment pas beaucoup ce terme de «réinvention».
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