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Les docteurs tueurs
Il y a peu, l’express saluait ici-même l’initiative du Premier ministre et de son ministre de la Santé de rendre obligatoires des examens pour tous les nouveaux médecins avant leur recrutement dans nos hôpitaux. Ces examens allaient être calqués sur ceux organisés par l’Inde pour ses nouveaux médecins et le Premier ministre avait même reçu à son bureau une délégation de l’organisme responsable de ces examens dans la grande péninsule.
Les anciens médecins du service public de santé ainsi que le personnel administratif ont souvent exprimé leurs craintes pour la qualité de notre service médical devant l’incompétence de certains de ces médecins venus des pays de l’Est ou encore de la Chine. Pour ceux-ci, ces médecins aux diplômes douteux représentent aujourd’hui un danger permanent pour les malades.
La tenue de ces examens fut donc saluée d’un ouf de soulagement.
En sus des examens d’entrée, les autorités mauriciennes ont aussi imposé, à travers le Medical Council, l’obligation de détenir un bac complet (Full HSC) avec des résultats acceptables dans les matières scientifiques à tous ceux qui cherchent à effectuer des études en médecine.
Mais hélas, la culture travailliste est passée par là. Ces examens d’entrée sont aujourd’hui compromis. On parle déjà d’exemption de certains médecins à ces examens qui pourraient ne jamais être tenus.
Raisons : les nouveaux médecins affirment avoir passé plusieurs examens et estiment que l’examen d’entrée du Medical Council est un examen de trop pour eux !
Quel culot de la part de ces jeunes diplômés de médecine. Leur refus de ces examens et l’éventuelle décision du gouvernement de se plier à leur exigence doivent être décryptés.
Dans quel pays un employeur qui a recours à des examens pour recruter des employés doit-il se plier aux exigences des candidats réfractaires à ces types d’examens.
En clair ces nouveaux médecins sont en train de dire à leur futur employeur, c’est-à-dire le gouvernement : gardez vos examens, mais donnez-nous quand même le poste de médecins malgré le fait que nous nous sommes diplômés de la Chine ou du Kazakhstan, pays dans lesquels personne n’échoue aux examens de médecine.
En fait, ces nouveaux médecins et leurs parents estiment aujourd’hui que des postes de médecins dans les hôpitaux de l’Etat leur reviennent de droit, même s’ils ont acheté leur diplôme dans un de ces pays de l’Est.
Dans le passé, le Medical Council a mis la main sur au moins un faux diplôme de médecine. Combien d’autres ont pu passer à travers le filet ? Des examens d’entrée calqués sur ceux de l’Inde avec 300 questions au choix multiple auraientt pu sauver nos malades de ces « docteurs tueurs » qui courent les rues aujourd’hui.
La situation devient encore plus dangereuse devant la décision du Medical Council d’accepter qu’une personne qui n’a jamais étudié des matières scientifiques puisse entreprendre des études de médecine.
Deux décisions scandaleuses que le grand public, ceux-là même qui n’ont pas les moyens de se payer des médecins privés et des cliniques, risquent de payer très cher. Le prix pourrait souvent être leur vie et celle de leur proche.
En attendant, le ministre Lormus Bundhoo continuera à nous jeter de la poudre aux yeux en visitant, avec son compère Anil Baichoo, des ailes d’hôpitaux construits ou réaménagés à coups de millions de roupies. Et nous paierons toujours Rs 150 à la MBC pour qu’elle puisse diffuser chaque jour ces visites ministérielles sur les chantiers financés au prix très fort par l’argent des contribuables, tout comme les salaires de ces médiocres médecins qu’on va payer pour nous tuer.
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