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Les fruits de la diversification

21 février 2014, 15:52

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En mode correction depuis trois  semaines, la Bourse de Maurice a  rebondi, la semaine dernière, dans le sillage de la publication des résultats d’entreprise. Résultat : l’indice principal, le Semdex, a gagné 1 % pour clôturer la séance de vendredi à 2 088,29 points.

 

Les anticipations des investisseurs sur le marché financier, tout comme les résultats trimestriels publiés ces jours-ci, semblent corroborer la tendance qui s’est dessinée à travers les comptes nationaux depuis le deuxième trimestre de 2013.

 

Les bilans financiers rendus publics ces derniers jours sont, en effet, très riches en enseignements car ils permettent de découvrir qu’un redressement est en cours dans  divers secteurs d’activités. À commencer par l’aviation. Air Mauritius, la compagnie aérienne nationale, annonce un retour à la profitabilité après un résultat net positif sur neuf mois. Ce renversement de la vapeur est dû, explique la direction de MK, à la nouvelle orientation stratégique adoptée il y a deux ans, et qui a consisté en une réorganisation de son réseau. Consciente du potentiel que représente l’Asie et qui a d’ailleurs grandement contribué à sa croissance, Air Mauritius annonce pour cette année un renforcement de ses opérations sur la Chine, avec deux vols directs supplémentaires chaque semaine, sur Shanghai et Beijing.

 

En proie à des difficultés avec le  changement d’habitude des voyageurs européens, les hôteliers considèrent également la Chine comme la planche de salut. Lux Island  Resort, qui a vu une progression de ses  bénéfices pour les six mois se terminant en décembre, encourage vivement les autorités à ne pas négliger ce marché. D’autant plus que les Chinois étaient 97 millions à voyager à l’étranger en 2013 et selon les prévisions, ils seront 112 millions cette année.

 

Le groupe Beachcomber fonde aussi de gros espoirs sur les arrivées touristiques en provenance de l’Empire du Milieu, notamment pour ce qui est du deuxième trimestre de son année financière. Si Beachcomber s’attend à une meilleure performance financière lors du prochain trimestre, comparativement à la même période l’an passé, c’est justement en partie grâce à une augmentation de sièges-avion sur la Chine.

 

L’importance des arrivées en provenance de Chine se reflète également dans les statistiques pour le mois de janvier.


Alors que l’Europe, notre principal marché émetteur, accuse un recul de 1,9 % en ce début d’année, l’Asie confirme ses bonnes dispositions avec une progression de  65,5 %. À lui seul, le marché chinois a vu ses arrivées bondir de presque 300 %. C’est dire l’importance de la diversification face à des marchés traditionnels qui n’arrivent toujours pas à retrouver leurs marques. La preuve avec la France, notre principal marché,  qui poursuit sa tendance baissière avec une nouvelle contraction, cette fois de 4,7 %,  en janvier.

 

Les entreprises l’ont compris. La croissance, il faut aller la chercher hors de nos côtes. Des Rs 2,4 milliards de bénéfices nets réalisés par la Mauritius Commercial Bank, la moitié provient des activités de la banque à l’étranger. La direction de la MCB explique que ses opérations à l’international, en Afrique et dans la région, continuent d’être porteuses avec notamment l’amplification continue des activités de  financement du commerce international.

 

Dans le textile également, Ciel Textile attribue sa hausse de profitabilité durant le premier semestre de son année financière se terminant le 31 décembre 2013 à ses opérations à l’international. Cela alors que le niveau de profit au niveau local demeure « modéré ».

 

Tout cela témoigne-t-il d’une nouvelle dynamique ? Eu égard aux résultats financiers réalisés par plusieurs de nos Blue Chips, la question mérite d’être posée. Mais, en même temps, il faut se dire que pour accompagner voire pérenniser ce début de reprise, il est important de créer un environnement  favorable sur le plan macroéconomique.

 

Le lancement du Mauritius Africa Fund, cette semaine, pourrait se révéler un Game changer pour bon nombre de nos petites et moyennes entreprises en quête de  moyens pour pénétrer le marché africain. Il reste cependant à définir ce qui constitue aux yeux des autorités un projet viable.

 

La relance de l’activité économique passe également par des actions concrètes sur les facteurs de production qui sont toujours sous-utilisés. D’où l’écart de production. Tout comme il est important de remédier au « manque de soutien de l’administration publique aux entreprises », évoqué par les entrepreneurs lors d’un récent sondage de la Chambre de Commerce et d’Industrie.