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Les larmes d’Aurore….

29 avril 2011, 10:03

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Aurore Perraud, la jeune députée de la circonscription numéro 4, a un look particulier. Issue d’une région modeste et d’une extraction qui ne l’est pas moins, elle a le type de sa génération de banlieue : elle est une soft rasta enturbannée dont la silhouette ne va pas sans rappeler celle de Myriam Makeba dans sa jeunesse. Aurore Perraud porte ainsi son identité avec fierté. Ce qui lui a valu, d’ailleurs, son élection dans une circonscription ou l’on prédisait qu’elle allait au casse-pipe sans pouvoir même récupérer sa caution. Et il ne faut pas se leurrer non plus, c’est ce look qui lui a valu des déplacements en Afrique….

Or, depuis les dernières Législatives, elle a été constamment victime de ce qu’on pourrait qualifier de délit de faciès. Ce délit peut être défini comme ayant un visage qui est en soi une forme de culpabilité. Systématiquement, certains services névralgiques semblent ou feignent ignorer qu’elle est une élue de la République et le traitement qu’elle reçoit, par rapport à ses collègues parlementaires, frise carrément l’humiliation publique.

Aurore Perraud a vécu un véritable calvaire à l’auditorium de l’Université de Maurice, lors de la cérémonie, le jeudi 28 avril, en l’honneur de la Présidente de l’Inde. Quand elle a débarqué, on lui a interdit carrément le tapis rouge réservé aux dignitaires du régime et aux autres privilégiés qui ont débarqué de leurs rutilantes limousines. Un  préposé s’est permis de lui demander qui elle était et surtout si elle était une PPS ! La déclinaison de son identité n’a pas ramolli la raideur des services protocolaires et de la sécurité.

On l’a fait attendre de longues minutes avant de la diriger à l’intérieur mais au fond de la salle alors que ses pairs trônaient dans les premières rangées. Un responsable, sous la remarque d’un des invités, l’a alors déplacée pour la diriger à l’avant où elle a pu trouver place.  Mais son calvaire n’était pas terminé pour autant. Un autre responsable l’a invitée à vider cette place en lui demandant, encore une fois, si elle était PPS. Elle est restée pendant de longues minutes debout devant une salle qui s’est rendue compte du malaise……La suite, on la devine, Aurore n’a pu s’empêcher d’éclater en sanglots….

L’incident s’il était inédit aurait pu, à la limite, être excusé. Mais il n’est pas le premier du genre. Depuis les dernières législatives Aurore Perraud a alerté, en plusieurs occasions le Bureau du Premier ministre du  traitement cavalier dont elle est régulièrement victime lors des cérémonies officielles.

Il est inconcevable que le service protocolaire après une année ne soit pas capable de reconnaitre une députée surtout de la majorité. Il est vrai on avait déjà casé Paul Bérenger, leader de l’Opposition, derrière un poteau à Plaisance…La photo est restée une référence….Les photographes présents ont-ils immortalisé les larmes d’Aurore ? Ces larmes qui ont coulé sur un visage portant encore pour certains les traits de la stigmatisation parce qu’il est différent du schéma que leurs préjugés en ont façonné sinon sculpté…
Allez courage Aurore…surtout pour le 1er mai quand la plateforme vacoassienne vous exhibera, avec fierté cette fois-ci, pour les besoins de l’arc-en-ciel…