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Les leçons du déficit commercial
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Les leçons du déficit commercial

Le phénomène est assez rare pour être noté. Le déficit de la balance commerciale mauricienne s’est fortement contracté en juin dernier. En ressortant à Rs 4,77 milliards, il affiche un recul de 28,4 % par rapport à mai 2011 et de 12,7 % par rapport à juin 2010. Certes, la balance commerciale reste en déficit chronique mais les chiffres de juin nous apportent quelques enseignements. Effet de ciseau classique, la contraction du déficit commercial est liée à une baisse des importations mais également à une hausse des exportations. Sur un an, les importations ont diminué de 4 % en passant de Rs 11,45 milliards à Rs 10,99 milliards. D’un mois sur l’autre, le recul de nos achats à l’extérieur est encore plus marqué (-13 %). Quant aux exportations elles ont augmenté de 3,9 % en un an pour atteindre 6,22 milliards.
Les importations de produits alimentaires ont reculé de plus de 10 % sur un an et sur un mois pour atteindre Rs 1,8 milliard. En un mois, les achats de carburants se sont également fortement contractés (-48,8 %) pour représenter Rs 1,76 milliard. Ces baisses s’expliquent, en partie, par l’accalmie constatée sur les marchés internationaux de produits alimentaires et par la baisse des cours du pétrole. Le poste «produits alimentaires» constitue, avec les carburants, la composante la plus importante de nos importations. Et à voir son impact sur le niveau du déficit commercial, on peut s’interroger sur la pertinence d’une politique d’import-substitution en matière alimentaire. Maurice a développé avec succès une filière avicole et le pays devrait être autosuffisant en pommes de terre dès cette année. Pourquoi ne pas faire comme La Réunion et mettre en place des filières pour d’autres viandes ? L’île Soeur est même allée plus loin en identifiant des produits importés qu’elle pouvait produire elle-même. On peut citer les couches pour bébé, les insecticides, les détergents ou les savons.
Sur les carburants et l’énergie en général, quand on voit l’impact d’une baisse des prix sur nos importations en valeur, on imagine l’effet bénéfique d’une baisse des volumes achetés sur les marchés internationaux. Mais cela passe par une politique volontariste en matière énergétique. A La Réunion, le projet GERRI vise une autonomie énergétique à l’horizon 2030 et déjà, sur la Route des Tamarins, qui relie à mi-hauteur le nord au sud de l’île, on peut constater l’existence de zone de recharge pour les batteries des voitures électriques ou hybrides. Si le projet Maurice Ile Durable (MID) ne dispose pas des moyens du programme GERRI, il serait quand même intéressant de se pencher sur la question de l’allègement de notre facture énergétique afin de contribuer à rééquilibrer nos échanges commerciaux. Ce rééquilibrage passe, bien évidemment, par le développement de nos exportations. Là encore, la recherche de nouveaux débouchés et le développement de nouveaux produits susceptibles d’intéresser les marchés internationaux pourraient entraîner une réduction du déficit commercial. Ce qui contribuerait à améliorer notre balance des paiements et mettrait moins de pression sur la roupie.
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