On a tous connu l’angoisse d’une création nouvelle exposée au public. Ces appréhensions sont d’autant plus prononcées que ce public est connaisseur et exigeant. Depuis qu’il est en ligne, lexpress.mu fait ses premiers pas en titubant ici, en dandinant là. Dans le fond, l’accueil est encourageant. Ce qui a un peu rassuré tout le monde. De la direction aux journalistes. Les premières réactions révèlent une connaissance profonde du public internaute. Mais comme pour tout projet pionnier, il faut s’attendre à des imprévus.

Il y en a eu. Avec un flux de trafic conséquent, des réajustements ont été nécessaires et sont toujours en cours pour répondre à l’attente des internautes. Cela a suscité des critiques. Et c’est tout à fait légitimes. Je ne chercherai pas d’excuses. Tout nouveau projet nécessite un temps de mise en place. Lexpress.mu ne fait pas exception à la règle. Le site prend ses repères.

Cela dit, revenons à l’essentiel. La radio privée l’a démontré. Il existe un besoin de prendre la parole, d’exprimer ses points de vue, de dire sa colère et ses appréciations. Les citoyens cherchent des plateformes d’expression. Lexpress.mu représente, en ce sens, une opportunité. Car nous ne voulons pas d’un médium qui soit, en lui-même, le message. Le message, c’est à nos lecteurs, c’est aux internautes de le construire. Nous, journalistes électroniques, nous ne faisons que proposer des pistes. Nous n’assénons pas de vérités. Nous souhaitons que se dégage une communauté d’idées et de pensées qui fonde sa pertinence sur la nécessité d’un mieux-être de la société mauricienne. C’est mon vœu.

C’est aussi, me semble-t-il, le vœu de ces Mauriciens qui tentent l’aventure à l’étranger. Ce site, c’est aussi le leur. Les forums, la rubrique Mauriciens d’ailleurs et bien d’autres voies constituent autant d’espaces où la diaspora mauricienne peut nous dire ce qu’elle attend de nous ou simplement ce qu’elle pense de cette île qui représente, pour la plupart d’entre nos concitoyens à travers le monde, un coin de paradis qu’ils portent dans leurs cœurs. Nous avons toujours besoin d’eux même s’ils ne sont plus physiquement ici.

Puis il y a les éternels insatisfaits. Ceux qui trouveront toujours des motifs de mécontentement. Je ne dirais pas qu’ils n’ont pas raison. Mais nous ne sommes pas dans un rapport de force. C’est lorsqu’on est en situation de conflit qu’on veut avoir le dernier mot. Or, ce n’est pas ce qui nous intéresse.

Il est, à ce titre, évident qu’il existera des internautes qui feront des comparaisons avec des titres existants. Ou encore, fondant leurs appréciations critiques sur des considérations autres qu’éditoriales, certains voudraient croire que nous ayons une couleur politique. Pis, quelques-uns ne font pas l’économie d’injures et d’invectives à notre encontre. Nous les invitons à nous juger dans le temps. Loin de crier au liberticide à chaque fois que nous sommes critiqués voire invectivés, nous voulons seulement croire que le bon sens finira par prévaloir.

C’est, en fin de compte, à nous de relever le défi. Le sens de l’objectivité et de l’impartialité qui nous anime sont nos atouts.

Ces atouts, nous allons les mettre au service de l’information dans la perspective d’une communauté d’internautes qui partage une même ambition. Celle de conjuguer les intérêts de la société de l’information et de la société au sens large du terme. Nous ne sommes, avec nos visiteurs, qu’aux premiers pas d’une aventure qui s’annonce belle…

Nazim ESOOF