Les dernières déclarations officielles sur le projet Jin Fei font un bruit similaire à celui d’un ballon qui se dégonfle. Mardi dernier, le ministre des Finances a été contraint de décrire l’état réel du projet, suite à une question parlementaire.

Le gigantesque parc industriel qui devait avoir pris naissance à Riche- Terre n’existe pas. Les dizaines de milliers d’emplois qui avaient fait rêver le pays n’ont pas été créés, non plus.

Xavier Duval laisse comprendre que Jin Fei n’est qu’un modeste chantier. Ce n’est qu’un début, s’est- il défendu. Il suffit d’ailleurs de faire une balade à Riche- Terre pour se rendre compte à quel point le lieu est désert.

Sur les 211 hectares loués à bail aux promoteurs de Jin Fei, 172 sont disponibles pour un développement commercial, le reste étant réservé aux infrastructures. « Of these 172 hectares, some four hectares have been or are presently being developed by the promoters and/ or their sublessees… » Quatre sur 172, ce n’est effectivement pas un bon début pour un parc industriel dont la première pierre a été posée en septembre 2009.

Lors de cette cérémonie, qui remonte à plus de trois ans, le Premier ministre avait annoncé que « Total foreign direct investment, on completion of this project, will be around Rs 25 billion.

It will create more than 34 000 direct jobs and a substantial number of indirect jobs... » Mardi dernier le ministre Duval admet qu’un seul projet s’est concrétisé jusqu’ici. Il s’agit d’un entrepôt, construit au coût de Rs 84 millions.

Mais, l’Etat mauricien a déjà dépensé Rs 268 millions pour les infrastructures dans la zone.

Deux autres chantiers seront achevés au cours de l’année prochaine. Ils ont nécessité respectivement des investissements de Rs 242 m et de Rs 597 m. Quant aux jobs, « 356 Mauritian nationals are currently employed in the JinFei project » . On est bien loin du compte.

L’aspect le plus surprenant de cette saga, c’est qu’un des deux chantiers qui seront terminés en 2013 concerne la construction d’appartements qui pourront être « subleased » aux Mauriciens. Ils ont été assez fins les négociateurs locaux. Ils ont pu arracher des Chinois le droit pour les Mauriciens d’être des sous- locataires à Riche- Terre.
 
 
 

Raj MEETARBHAN