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Les tricheurs

5 janvier 2012, 11:32

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Une école d’élite à tout prix. Ils sont nombreux les parents qui sont disposés à frauder ou se livrer à un trafic d’influence pour faire inscrire leurs enfants dans une école primaire réputée.

Ce manège dure depuis longtemps, mais les autorités n’ont rien vu. Toutefois, l’année dernière, les plaintes déposées par des parents lésés les ont réveillées. Une enquête a même été instituée sur l’inscription à l’école Sir Veerasamy Ringadoo de Sodnac. Depuis, c’est le silence complet.

Dépité, un enseignant de cette école affirmait hier que c’est une enquête en trompe l’oeil qui est menée. Il a des raisons d’être suspect. La fraude en question n’est pas du fait des citoyens ordinaires, mais bien d’une élite sociale qui détient des leviers importants.

Donc, ce n’est pas facile de sanctionner les fraudeurs. S’ils n’ont pas été inquiétés, c’est qu’ils ont de l’influence.

Néanmoins, il faut être prudent. La colère suscitée par la fraude concernant l’inscription en primaire s’est cristallisée sur quelques écoles, dont SVR. En fait, c’est le système scolaire tout entier qui est touché.

Dans les écoles gérées par les autorités religieuses, il y a souvent des allégations selon lesquelles une élite financière bénéficie de faveurs indues. Pour établir la vérité sur ces soupçons qui pèsent sur l’ensemble des écoles, une véritable enquête menée par une commission indépendante serait opportune.

Ce qui est reproché au parent fraudeur, c’est la falsification de factures, la collusion avec des hauts fonctionnaires ou un usage abusif de sa fonction et de son argent. Les politiciens n’étant pas prêts à faire appliquer la loi contre les tricheurs, il n’y a eu, jusqu’ici, aucune mesure destinée à stopper la tricherie.

En principe, un enfant doit être inscrit dans l’école située dans la zone géographique de son domicile. Or, cette condition est ouvertement bafouée en ce qu’il s’agit des écoles réputées. Le plus souvent, le lieu de résidence de l’enfant n’y est pour rien. C’est le statut des parents et l’influence qu’ils peuvent exercer qui sont les facteurs déterminants.

Les institutions censées prévenir la corruption et le trafic d’influence devraient s’intéresser à ce scandale qui entache le primaire.

Autrement, nos enfants déduiront que la tricherie reste impunie à Maurice.