Une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie ont conclu, hier, leur sommet à Kinshasa. Sans doute, sont- ils déjà retournés à leur bureau en ce lundi matin. Le Premier ministre mauricien, qui a assisté à ce sommet, lui, ne rentrera pas de sitôt. Car d’autres missions l’attendent, dit un communiqué officiel.

Mais, le problème, c’est que le communiqué n’indique aucune date de retour.

Ce n’est pas normal qu’à chaque déplacement de Navin Ramgoolam, la date de son retour soit gardé comme un secret d’Etat. Les détails de son voyage offi ciel constituent une information d’intérêt public et le Bureau du Premier ministre ne peut refuser de les communiquer.

Rendre public l’agenda des dirigeants est un principe de transparence qui est appliqué dans tous les pays qui respectent les normes démocratiques. Les citoyens y ont accès aux informations concernant les activités offi cielles de leurs dirigeants.

Par exemple, il suffit de cliquer sur http:// www. gouvernement. fr/ presse/ agenda- previsionnel- du- premier- ministre- du- lundi- 15- au- dimanche- 21- octobre- 2012 pour tout savoir sur la semaine du Premier ministre français. On connaîtra les détails des rencontres inscrites au programme de Jean- Marc Ayrault ainsi que le calendrier exact d’un déplacement qu’il effectue à l’étranger : du jeudi 18 au dimanche 21 octobre, il sera en déplacement officiel à Singapour et aux Philippines.

Autre pays, autres moeurs. Chez nous, l’on devra se contenter de l’information suivante diffusée par le bureau du Premier ministre : « L’agenda du Premier ministre comporte aussi des réunions de travail à Paris et à Londres. Dans la capitale britannique, des réunions sont prévues notamment avec des légistes sur le dossier Chagos. » On ne saura pas avec qui s’entretiendra le Premier ministre, ni la date de ces entretiens.

Quant au dossier chagossien qui préoccupe Navin Ramgoolam, il est diffi cile d’en juger l’importance, vu que le communiqué officiel est avare de détails. Admettons qu’il soit absolument nécessaire que le chef du gouvernement y consacre plus de temps qu’à l’arbitrage premier ministériel requis en cette période de préparation du budget.

Il reste néanmoins que le Premier ministre doit se rendre à Londres pour consulter « des légistes » . Il eût été préférable de faire la démarche inverse. Décidément, Maurice ne fait rien comme les autres.

Raj MEETARBHAN