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Lorsque Navin surclasse Ramgoolam…
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Lorsque Navin surclasse Ramgoolam…
A la tribune des Nations Unies, vendredi dernier lors de la 64e assemblée générale des Nations Unies, à New York, Navin s’est transcendé au point de faire de l’ombre au patronyme Ramgoolam.
La duplicité des personnages politiques commande une lecture critique poussée de leurs performances oratoires. Car, souvent, ils y mettent la forme sans un véritable fond. D’ailleurs, le Premier ministre mauricien excelle dans cet art. Cela lui permet de briller au firmament médiatique et d’accroître la fascination qu’il exerce sur ses électeurs.
Mais à la tribune des Nations Unies, Navin n’a pas fait du Ramgoolam. En «César» de Maurice, il s’est adoubé d’une sagesse africaine qu’on ne lui connaissait pas. Il a parlé de l’Afrique, de l’Inde, de l’Amérique latine… Il a fait mention du terrorisme sans verser dans cette arrogance occidentale qui diabolise l’islam… Il a évoqué des grands principes démocratiques qui sont vides de sens s’il n’y a pas un respect de ces principes par ceux qui se réclament en être les gardiens… Il a encensé la pluriethnicité mauricienne et le pluriculturalisme mondial… Certes, il a exagéré sur la capacité de Maurice à gérer la crise financière mondiale… Mais, de manière générale, il est resté dans le ton.
Surtout, on retiendra que Navin l’Africain convainc davantage que Ramgoolam le politicard.
Ceci dit, il ne faut pas oublier que Navin Ramgoolam est le principal architecte du carrousel des chimères à Maurice. Personne ne peut mieux que lui entraîner une bonne partie de la population dans les espérances oniriques d’un mieux-être. En 100 jours, il peut changer votre vie…
D’ailleurs, c’est à se demander désormais quelle formule il pourra inventer alors qu’il a fini d’épuiser son stock des promesses ultimes!
C’est précisément lorsqu’il franchit les limites de nos côtes et qu’il se pose en chef de gouvernement d’un Etat insulaire aspirant à avoir un rayonnement régional que Navin esquisse une nouvelle promesse d’avenir.
Reste, à présent, à savoir comment Navin Ramgoolam va profiter de ce capital une fois rentré à Maurice?
Généralement, lorsqu’il revient au pays, tout auréolé de ses rencontres avec les grands de ce monde, il trône dans des hauteurs qui lui permettent de relativiser les psychodrames nationaux.
Mais cette posture est éphémère. Bien vite, il va s’imaginer des complots de la presse écrite indépendante. Il pensera qu’il est le seul à pouvoir occuper le poste de Premier ministre. Ou encore que personne ne reconnaît ses mérites. Et enfin, il se laisser séduire par les sirènes sectaires qui font miroiter l’étendue de son pouvoir.
Pour notre part, on préférera qu’il nous ramène le Navin sans le Ramgoolam. Car celui-là fait honneur au pays.
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