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Lorsque Seegum a raison…

21 avril 2011, 10:13

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La réforme de l’Education, c’est l’Arlésienne.

On en parle tout le temps à Maurice sans qu’on en voie les expressions concrètes.

Dernier exemple en date, la contestation qui entoure l’introduction du contrôle continu en Standard IV. Une controverse portée par la Government Teachers’ Union de Vinod Seegum.

Vue sous cet angle, on dirait une autre manoeuvre des partisans du statu quo qui refuseraient tout changement.

Cependant, à lire de plus près l’article de notre confrère Ronnie Antoine, paru dans l’édition du 20 avril de l’express sous le titre «Std IV : Le but du contrôle continu contesté», on se rend compte que ce syndicat n’a pas tout à fait tort. Reprenons, à cet effet, dans le même article, la déclaration de l’attaché de presse du ministre de l’Education selon lequel le contrôle continu sera «une mesure corrective». Entendons par là que les examens en fin d’année serviront toujours à évaluer la performance des élèves. Le contrôle continu ne servirait ainsi qu’à jauger l’élève à la fin de chaque topic, mais «ce sera aussi une manière d’évaluer les méthodes d’enseignement du prof, qui pourra ainsi modifier son approche.» Depuis quand le contrôle continu sert-il à évaluer «les méthodes d’enseignement du prof»?

C’est une énorme aberration. Une contradiction digne d’un ministère qui tâtonne, qui veut faire des choses, mais qui ne sait pas dans quelle direction orienter son action. Si le principe du contrôle continu est conçu de la manière dont il a été présenté, il ne sert, pour reprendre une expression de Vinod Seegum, qu’à défoncer une porte ouverte alors même que «tous les enseignants pratiquent déjà le contrôle continu».

Avec chaque nouveau ministre qui s’installe dans le fauteuil de l’Education nationale, on rêve d’une personne qui viendra sauver des eaux un système qui a fait son temps. Or, au bout d’un moment, on réalise que ce ministre est vite dépassé par les événements et que les changements qu’il prône participent simplement d’une logique cosmétique. C’est toute cette incapacité à réformer l’Education nationale qui est en jeu aujourd’hui. Ou alors, ne pratique-t-on l’immobilisme que pour maintenir la population dans une forme d’inculture générale…