La xénophobie est la marque de petits esprits. Nous nous en préservons comme de la peste. Mais ce ne serait pas faire preuve de chauvinisme que de dire qu’il y a certains secteurs où les compétences locales peuvent faire le boulot.

Cela dit…

Le ministre du Tourisme annonce la fête Divali comme un événement grandiose. Qu’est-ce qu’il y aura de spéciale à l’édition 2009 de la fête de la Lumière? Simplement le fait que le spectacle est monté par une équipe française de la ville de Lyon.

Est-ce suffisant pour garantir une autre envergure à la fête Divali à Maurice? Je répondrai par l’affirmatif pour deux raisons. Mais il y a en tellement d’autres…

La première, c’est que la ville de Lyon possède une expertise dans l’organisation de spectacles. Elle est même sollicitée pour organiser des événements par d’autres villes.

La seconde est beaucoup plus critique. Elle relève d’un constat. Constat relatif à notre vide créatif en termes culturels. La fête de la Lumière présente un tel potentiel d’esthétisme qu’on pourrait facilement l’imaginer surprendre chaque année notre soif de beauté. Je parie que, cette année, nous serons définitivement gâtés.

Nos créatifs locaux pourront être offusqués. Mais ce n’est pas eux que s’adresse cette critique. Elle concerne l’ensemble d’une île qui étouffe le sens de l’inventivité. L’innovation et l’imagination ne sont pas notre fort. Pourtant, nous sommes une île pluriculturelle, pluriethnique, plurireligieuse…

Une île plurielle qui aurait dû donc permettre l’émergence d’une culture féconde, marquée par une créativité poussée.

Mais il n’en est pas ainsi. Parce que nos enfants sont des maîtres dans l’art du bachotage auquel les poussent nos écoles. Parce que nos artistes ne sont pas partenaires de notre fameux ministère de la Culture. Parce qu’il y a une culture de l’imitation qui s’est installée ici. Parce que…

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, la ville de Lyon nous proposera un spectacle de Divali comme nous n’en avons jamais vu ici. Un spectacle que nous aurions dû être capables de concevoir nous-mêmes si nous ne fonctionnions pas dans des schémas mentaux et culturels sclérosés.