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L’endettement du secteur privé déborde

21 mars 2012, 05:53

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L’endettement des entreprises du secteur privé est un sujet très rarement évoqué, pourtant les chiffres compilés par la Banque de Maurice ont de quoi donner froid dans le dos.

Ils démontrent de manière indiscutable que le fardeau financier des entreprises enfle inexorablement et assez rapidement.

Bientôt la dette du secteur privé sera du même niveau que la dette étatique, Rs 176 milliards.

La dette des entreprises et des individus se chiffre à Rs 148,5 milliards à la fin de janvier 2012 contre Rs 128 milliards à la fi• de janvier 2011.

Nominalement cela représente une hausse de Rs 20 milliards. En termes de pourcentage, cela donne une progression de 15,6 %. C’est beaucoup en une année seulement.

Un spécialiste du monde des entreprises explique que leur rentabilité a diminué car notre clientèle étrangère et européenne surtout exerce des pressions sur les coûts. Les promotions et les packgages « all inclusive » sont presque devenus la norme dans l’hôtellerie car il faut remplir les établissements… à n’importe quel prix.

Malgré tout, Maurice a enregistré - 0,6 % de visiteurs en janvier et un maigre 2,5 % pour janvier et février combinés. Ce sont supposément des mois de la haute saison ! Cet exemple illustre le cas de nombreuses entreprises : la rentabilité est en baisse – quand il y en a – et les coûts d’opération augmentent. C’est une des explications au fait que les entreprises sont « highly geared » . Nous connaissons des cas dans l’hôtellerie où l’endettement a atteint 120 % du chiffre d’affaires.
Pour faire face à cette situation, certaines rares entreprises ont levé des fonds sur le marché obligataire. Mais les emprunts bancaires restent le mode de financement le plus usité.

Pour donner une idée du problème de l’endettement du secteur privé, quelques exemples pêle- mêle. L’agriculture et la pêche représentaient Rs 11 milliards et Rs 4,7 milliards de retraits non approvisionnés mais autorisés par la banque.

L’industrie manufacturière représente moins de la moitié avec Rs 5,4 milliards de dettes bancaires et Rs 6 milliards d’ « overdraft » . Le tourisme est le plus endetté avec Rs 26 milliards d’emprunts et Rs 3,6 milliards d’ « overdraft » . Cet endettement est quelque part compréhensif vu la nature de ce secteur qui est à capitaux intensifs pour construire un nouvel hôtel ou pour l’entretien et la rénovation.

Le transport est le moins lourdement endetté avec Rs 2 milliards de dette seulement. Au contraire, la construction est un des plus lourdement endettés avec Rs 48 milliards d’emprunts bancaires. La technologie informatique fait figure d’enfant sage avec Rs 356 millions de dettes seulement, une bagatelle.

Les « loans » personnels s’élèvent à Rs 14,6 millions. Les familles empruntent en général pour investir dans une maison.

Le crédit de consommation par cartes est tombé à zéro.

Face à cette situation dépeinte, on ne sait pas si le gouvernement volera au secours du secteur privé. Un « Additional Stimlus Package » nouvelle version ?

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