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L’idéologue est de retour

1 mai 2013, 15:30

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L’idéologue est de retour

 

Sans aucun doute que son séjour Clinique en France a marqué sa pensée politique. C’est ainsi que, sur l’estrade de l’alliance MSM-MMM du 1er mai, il a appelé de tous ses vœux à un socialisme de gauche saupoudré d’un esprit internationaliste, moral et ouvert aux grands changements qui interviennent dans le monde. Le temps n’est plus à pétrarquiser sur le passé de son père ou encore sur des projets qu’on ne met pas en œuvre. Le temps est celui d’une gauche qui se réinvente. C’est aussi le cas pour Maurice qui, malgré son insularité, doit donner l’exemple. C’est ce que pense Paul Bérenger.
 

Au-delà de la contingence de la vie quotidienne, l’histoire se répète quelque part. Au lieu de gloser indéfiniment, Paul Bérenger plaide pour un activisme politique mais surtout idéologique. La bête politique qu’il est devenu aujourd’hui tente de retrouver le jeune qu’il a été dans les années 1970. Ce n’est pas surprenant que, dans un tel contexte, il accorde une attention particulière à la jeunesse et au chômage au sein de ce groupe d’âge.
 

On a tous besoin d’ancrage. Pris dans la vie effrénée de tous les jours, il nous manque souvent du recul. Sa maladie semble lui avoir donné une nouvelle hauteur. Celle de faire sa route avec ses idées et convictions. Il ne faut surtout pas donner l’impression du déni et de la dénégation. D’où le retour du discours sur le socialisme. Le marché porté par un virulent tropisme ne laisse aucune place à d’autres mouvements idéologiques. La dichotomie gauche/droite a d’ailleurs presque disparu à travers le monde.
 

C’est un nouveau rêve qui habite Paul Bérenger. Certains diront qu’il s’agit d’une nostalgie saharienne. De sérénades qui n’ont aucun rapport avec la réalité mauricienne mais qui s’abreuvent des mésaventures de la France et de François Hollande. Mais, pour le leader des mauves, il s’agit ni plus ni moins que de démontrer, même lors d’un séjour à l’étranger pour des raisons médicales, qu’on pouvait, à son retour au pays, parler d’autre chose que des chefs d’Etat qu’on a rencontré et qui auraient raconté des anecdotes sur sir Seewoosagur Ramgoolam.
 

Un pays ne peut rester figé. L’histoire est, elle, ductile. Aujourd’hui, le marché a évolué à une vitesse vertigineuse. Il va dans tous les sens, mais sa finalité reste la même: toujours plus d’argent. Quant à savoir si Paul Bérenger a raison ou tort, ça, c’est autre chose. Le nouveau Bérenger veut se donner une nouvelle dimension tout en assurant que son «socialisme» doit être internationaliste. Reste à savoir si le retour aux affaires quotidiennes ne va pas le récupérer rapidement. Pour lui, l’impératif est de donner un nouveau grand dessein au pays. Et cela passe par des grands hommes.
 

Paul Bérenger, pour sa part, n’est pas lassé par sa fascination de l’histoire. Il tente, une nouvelle fois, de la fignoler, d’y ajouter un nouvel édifice. En fin de compte, ce n’est pas tant dans le fond que dans la forme que le discours de Bérenger aura laissé des traces. Et ce n’est pas tout de blanc vêtu qu’on se donne une nouvelle virginité politique.