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L’obsession du pouvoir
En politique, il faut toujours savoir faire du neuf avec du vieux. Le principe de la continuité n’existe pas en politique. Il faut toujours créer le sentiment du changement. Autrement, les électeurs ne suivent pas. Navin Ramgoolam l’a bien compris. Surtout après son échec aux élections de 2000. Depuis, il ne cesse d’appliquer cette logique. En 2005, il nous sert l’Alliance sociale. Il n’hésite pas à sacrifi er Rama Sithanen, en 2010, afi• de permettre la concrétisation de l’Alliance de l’avenir. Nouvelle formule où il s’accommode du MSM de Pravind Jugnauth.
Une élection qui se gagne n’est jamais une fi• en soi. Cette victoire est célébrée dans l’instant.
Mais dès les jours suivants, on commence déjà à réfl échir aux prochaines échéances. Navin Ramgoolam en est conscient. Les choses se sont accélérées, surtout après le départ du MSM du gouvernement. Dès lors, il faut trouver une nouvelle confi guration en vue des prochaines consultations électorales. Déjà, il y a les municipales qu’on ne cesse de reporter.
Dans un premier temps, il a fallu donner l’image d’un gouvernement solide sur ses pieds.
On fait donc la démonstration d’une cohabitation établie avec le PMSD. Mais, cela ne suffi t pas à garantir la pérennité de son existence au gouvernement et en politique. Navin Ramgoolam sort ainsi, avec calcul, la question de la réforme électorale pour appâter le MMM. C’est une recette politicienne infaillible pour piéger le parti mauve.
L’horizon 2015 peut paraître loin pour entrer dans de telles considérations d’alliance. Mais, il ne l’est pas pour les politiques. Eux savent qu’il faut agir vite, même si c’est derrière les rideaux.
Avec le MMM, Navin Ramgoolam se refait une nouvelle virginité. Surtout si c’est dans le cadre d’une alliance où on modifi e les donnes du régime politique et électoral. Cependant, cette alliance ne peut se faire qu’en donnant des gages au MMM. La formule, à cet effet, est toute trouvée : passer à une II e République.
Si cette option n’aboutit pas, il y a toujours la possibilité de refaire venir le MSM. Là, il n’y a pas de risque. On rallie une majorité ethnique de la population. Donc une majorité électorale.
L’essentiel étant de rester au pouvoir. Quant au programme et aux grandes idées, ils peuvent toujours repasser.
Le déclin de la classe politique est amorcé depuis quelque temps. Il s’est accéléré ces dernières années. Malgré les diffi cultés économiques et les scandales, notre personnel politique ne se consacre plus à trouver des idées et des solutions.
La grande responsabilité en revient aux dirigeants politiques de quelque bord qu’ils soient. Il n’y a qu’une obsession : accéder ou se maintenir au pouvoir.
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