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L’option emigration
C’est un chiffre qui fait peur. Dans six ans, il y aura 3 000 nouveaux médecins qui seront sur le marché du travail. Les hôpitaux publics ne pourront pas les absorber. Déjà, les médecins sont en surnombre. Cette année, pour 250 postes de généralistes, la PSC a reçu 400 candidatures. Ce qui a engendré pas mal de frustration parmi ceux qui sont laissés sur la touche, malgré leurs longues années d’études.
Les difficultés que rencontrent les jeunes médecins pour leur insertion professionnelle devraient nous alerter sur le déséquilibre entre offre et demande de travail. Toutes les catégories de demandeurs d’emplois sont concernées. Le diplômé de science est autant concerné que le jeune qui s’est spécialisé en management. Il existe des pénuries de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs alors que les jeunes, mal aiguillés, font des études qui ne débouchent sur aucun emploi. Cette inadéquation entre emploi et formation s’explique principalement par le manque d’information sur le marché du travail.
Au niveau du secondaire, il y a une absence totale d’aides et de conseils pour la sélection de filières. Il existait jadis un service efficace offert par un département qui s’appelait le «Youth Guidance Service» et qui accompagnait les étudiants à l’emploi. Puis, on a baladé ce service de ministère en ministère et personne ne sait ce qu’il en est advenu. Ceux qui sont désireux de s’informer sur l’ensemble des problèmes d’orientation doivent s’adresser aux praticiens réunis lors des occasionnels «Careers’ Fair».
Pour ajouter à l’inquiétude autour du chômage des jeunes diplômés, un rapport de la TEC, rendu public ces derniers jours, évoque «the level of underemployment and unemployment amongst graduates as well as the extent of mismatch between their qualifications and employment ». L’étude qui porte le nom de «Graduate Tracer Study» constate que beaucoup de jeunes possédant un niveau d’études élevé se résignent à accepter des jobs moins valorisants que ceux auxquels ils ont droit.
D’autres chiffres révélés par la TEC, cette fois dans son rapport annuel : il y a environ 35 000 étudiants qui poursuivent des études supérieures à Maurice et 10 000 autres qui le font à l’étranger. Leur reprochera-t-on de vouloir émigrer ?
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