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L’âge de la maturité

25 septembre 2009, 11:49

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C’est dans une forêt de symboles que le MMM célèbre ses 40 ans. Ceux qui pratiquent le culte d’une icône politique, qu’est Paul Bérenger pour eux, ne vont pas manquer de transformer l’événement en un hommage au bérengisme. La question qui se pose justement pour cet anniversaire d’un parti qui marque l’histoire du pays depuis sa création, c’est de savoir s’il se limite à une personne.

Certes, tout parti vivote autour de son leader. Mais sa force vient de sa capacité à attirer des énergies nouvelles. Le MMM a entrepris l’exercice, au fil de son existence, se donnant de nouveaux bras, perdant au passage quelques anciens, survivant malgré tout aux départs et arrivées. Cela tient aussi à la volonté d’un leader.

Aujourd’hui, le MMM dit vouloir se réinventer dans l’idéalisme de ses années de braise. L’ambition est noble. Une lecture manichéenne des choses nous dit qu’on ne revient pas en arrière et qu’on se réécrit en fonction du contexte dans lequel on se trouve. Un parti, qui écorna à ses débuts bien de mythes et de pratiques, se doit à présent de développer un nouveau faisceau d’actions et un autre corpus d’idées.

Ce n’est pas parce que le MMM a su, dans le passé, greffer le syndicalisme de gauche sur le mouvement populaire et ouvrier, qu’il s’inscrira dans le long terme. Ce n’est pas l’adulation béate qui enveloppe le cérémonial d’un anniversaire qui renforcera le MMM le temps d’un anniversaire.

Toute la question est de savoir si un parti peut encore inspirer foi et transformer cette foi, au moment des élections, en un vote de raison. Pour cela, le seul charisme de Paul Bérenger ne suffit plus. Autant les jeunes électeurs d’aujourd’hui ne connaissent pas grand-chose de sir Seewoosagur Ramgoolam, autant ils ne comprennent pas le culte que certains de leurs aînés vouent à Paul Bérenger.

Ce qui ferait la force de Bérenger aujourd’hui sera sa capacité de préparer une succession, étalée dans le temps, avec des femmes et des hommes capables de tenir un langage que comprennent les jeunes. C’est d’un parti post-moderne dont Maurice a besoin. La social-démocratie, la gauche, la droite, les libéraux, les conservateurs… C’est un discours, malheureusement pour les nostalgiques des idéologies, d’une autre époque. Les électeurs sont séduits par des partis dont la plasticité traduit la capacité d’adaptation, d’anticipation et de rénovation.

Aujourd’hui, le fait demeure que le bérengisme survivra au MMM. Mais il est peu probable que l’inverse soit aussi vrai. C’est peut-être cela le défi du leader des mauves en ces temps des célébrations.

40 ans, dit-on souvent, c’est l’âge de la pleine maturité. Paul Bérenger transmettra-t-il sa maturité politique à son parti? La question reste posée.