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Marché central : coups foireux

26 février 2014, 12:01

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Marché central : coups foireux

Mercredi 19 février. Je marche jusqu’au marché central, à Port-Louis. Dès l’entrée, un délicieux fumet de poisson salé et de bomli met le nez en appétit. A côté, des pommes d’amour pour ceux qui voudraient faire un satini. Je m’en vais cuisiner les gens.

 

« Hov much is this ? » dixit Madhuri, dont j’adopte l’accent. Histoire de me mettre dans la peau des touristes qui se font plumer. Le dodo coûte Rs 500. Je me couche. « Komie ? » Le prix baisse de moitié. Je suis dans la cour des miracles.

 

Je quitte le musée des zozios disparus pour entrer dans celui des bébêtes en voie de disparition. Les coraux, du rouge au bleu en passant par le noir et le blanc, se sont tranformés en bracelets ou en boucles d’oreilles. Pas la peine de chercher des papillons dans votre arrière-cour, ils sont tous là, bien empaillés. Des tortues ont quitté l’océan, elles nagent au milieu des babioles. Ma mâchoire se décroche lorsque j’aperçois des jaws de requin. Du vrai de vrai, assure le vendeur. Ces dents de la mer se monnayent entre Rs 3 000 et Rs 23 000. J’en achèterai quand les poules auront des dents.

 

Direction ensuite la route des épices. Des clous de girofle, de l’anis, du safran, du massala, il y en a pour tous les goûts. A Rs 1 475, ils ont du piquant. Empaquetés dans de petits paniers en forme de coeur, ils emballent les visiteurs étrangers, qui n’ont pas senti l’ail. Tout comme des Anglais, qui, à côté, dépensent un paquet d’oseille pour une tente bazar en vacoas. Avec leurs pounds, ils se livrent à du marchandage. Faudrait leur dire qu’à ce petit jeu-là, les Mauriciens sont de véritables Union Jack.

 

Je visite ensuite le stand d’un revendeur de loterie verte, qui tente sa chance auprès des clients. Sa chaîne hi-rififi diffuse, en boucle, un message enregistré à l’intention des joueurs qui passeraient là par hasard. Je concours.

 

Une fois dans la rue, mon oreille spécialisée dans le « veyage zafer » tombe sur Monsieur Bong, venu faire son marché. « Rs 300 enn pouliah, mo pann assete », explique-t-il à Monsieur Coup fumant. Récession quand tu nous tiens.

 

La morale de l’histoire ? Si des scènes bien de chez nous tu veux voir, va donc fouiller du côté de cette foire.