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Mauritius, c’est un plaisir!

6 janvier 2010, 09:42

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Nous sommes aujourd’hui le mercredi 6 janvier, mais l’île Maurice ne s’est pas encore remise au travail. La moitié d’entre nous, au moins. C’est la traditionnelle léthargie du début d’année. Port-Louis, la capitale et le coeur économique du pays, tourne au ralenti. Du coup, c’est un plaisir de rouler vers la capitale le matin. Mince consolation. Ce n’est pas avant lundi prochain 11janvier que l’activité reprendra normalement.

Mais cette habituelle nonchalance tropicale cède peu à peu le pas. Les centres d’appels, par exemple, ont fonctionné comme d’habitude tant le 25 décembre que le 31 décembre. L’offshore également. Mais est-il normal que de grands conglomérats ou de grands commerces restent fermés pendant plusieurs jours? Même les organisations clés du secteur privé ne reprendront le travail que la semaine prochaine. Et après, ils vont nous prêcher la productivité…

Avec ses 15 jours de congés publics annuels, Maurice n’est pas parmi les mauvais élèves en la matière. Sur le plan mondial, il y a pire. Au Sri Lanka, le nombre de congés publics par an prend des allures de catastrophe nationale; il y en a 27, soit deux par mois en moyenne. Au hasard, et à titre d’exemple, le Tibet ne compte qu’un jour de congé public par an, l’Arabie Saoudite, 3, Inde, 5, la Chine, 7, la France, 10, les États-Unis, 10, Singapour, 11, l’Angleterre, 16, le Bangladesh, 17 et la Colombie, 18.

Il fut un temps où Maurice aussi comptait un grand nombre de congés publics - 26 au total - pour contenter les différentes religions et communautés.

C’est un luxe qu’on ne peut plus se permettre. Chaque jour chômé implique un manque à gagner pour l’économie que certains observateurs calculent en divisant le produit intérieur brut par 365, ce qui donne environ Rs 680 millions, le coût d’un hôpital. Outre l’impact en coût financier, le nombre de congés publics a également une incidence néfaste sur l’organisation du travail. Le nombre de congés ne doit pas impacter sur la capacité à respecter les délais de livraison dans l’industrie, par exemple.

Le nombre de jours chômés peut aussi envoyer un mauvais signal et être néfaste au développement d’une éthique du travail qui est exemplaire à Singapour et que nous prétendons vouloir imiter. C’est vrai qu’aujourd’hui, la plupart des entreprises qui restent fermées au-delà des deux jours de congés publics des 1er et 2 janvier, déduisent le nombre de jours chômés du quota de «local leave» de ses employés. En coût financier, cela ne leur revient donc pas plus cher.

Mais de plus en plus, en termes d’image, les volets métalliques baissés d’une entreprise renvoient à une culture d’une autre époque, celle d’une île Maurice où le terme « King Sugar » avait tout son sens et avec tout ce que cela charrie comme clichés. Cela n’est plus en adéquation avec la volonté de faire de Maurice un hub des affaires au sens large et pas seulement de la finance. Maurice doit se défaire de cette étiquette d’île tropicale où l’on boit du lait de coco sur des plages ensoleillées à longueur de journée. C’est réducteur. Mais après tout, c’est peut-être tout ce qu’on a retenu du pays: Mauritius, c’est un plaisir.

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