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Mauvaise foi

25 août 2009, 11:50

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lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Le Premier ministre reprend sa campagne haineuse contre «l’express». Comme lors de ses précédentes attaques, il s’est fourvoyé, dimanche dernier, dans une histoire sans fondement pour faire le procès de notre journal.

Cette fois encore, il s''est tiré une balle dans le pied. Car il a monté en épingle une affaire dans laquelle ce sont en fait ses propres services de communication qui se sont embourbés dans un cafouillage.

Tout commence jeudi dernier quand le site web «lexpress. mu» diffuse une déclaration du Premier ministre sur la grippe A. L’article rapporte que, lors de sa conférence de presse, Navin Ramgoolam «a également fait ressortir qu’aucun des 5 décès enregistrés jusqu’ici n'a pu être connecté au virus H1N1.» Le journaliste du site s’est appuyé sur un communiqué adressé un peu plus tôt par Bettina Cadinouche – Senior Adviser, Communication, Prime Minister's Office – pour rédiger son texte. Le communiqué précise que «le PM rappelle qu'aucun des 5 décès n'a pu être connecté au virus H1N1».

Si les propos du Premier ministre ont été mal rapportés, la responsabilité incombe donc à ses propres services.

D’ailleurs, la conseillère Cadinouche prend conscience assez vite de sa bourde et admet s’être trompée. Elle envoie, dans la soirée de jeudi, le SMS suivant à plusieurs journalistes : «Grave erreur dans le communiqué.

Le PM a dit qu’en dehors des 5 cas avérés de décès liés à la grippe A, aucun autre cas ne peut à ce jour être connecté au virus. Je suis extrêmement désolée de cette erreur de retranscription qui m’est imputable.»

La rédaction du site lexpress.mu ne reçoit pas le SMS.

Elle modifie néanmoins le texte de l’article incriminé dès qu’elle apprend qu’il y a eu une confusion autour des propos réellement tenus par le Premier ministre. Cela n’a pas empêché Navin Ramgoolam d’insulter les journalistes concernés : «Quand est-ce que j’ai dit ça, moi ? Il faut se servir un peu de son esprit !» s’est-il exclamé devant un auditoire venu fêter le Ganesh Chaturthi.

Dans son allocution, le Premier ministre s’est laissé aller à dire : «Il y a quelques jours, le blog de l’express écrit qu’aucune des cinq personnes décédées n’avait le H1N1.» Nous n’osons pas croire que le chef du gouvernement est mal à l’aise avec la terminologie des multimédias. Pourquoi donc parle-t-il de «blog de l’express» alors qu’il voulait faire référence au site lexpress.mu. Cela n’est pas innocent. D’autant plus qu’il sait que l’information contestée a été publiée sur le site lexpress. mu, dont la rédaction est bien distincte de celle du quotidien l’express. L’une a d’ailleurs ses bureaux à Port-Louis, l’autre à Riche-Terre.

Il est clair que le Premier ministre cherche à décrédibiliser le premier titre de la presse quotidienne indépendante.

Nous ne savons pas si ces attaques gratuites de Navin Ramgoolam constituent une défense par anticipation dans le contexte du procès qui est intenté à l’Etat pour attribution partisane de la publicité gouvernementale, mais nous pouvons penser que ses sorties contre l’express visent à faire le jeu des titres complaisants envers le pouvoir.

La motivation politicienne est également apparente derrière la manoeuvre de la télévision nationale, qui a choisi de retransmettre, dimanche, les extraits d’un discours sur le «blog de l’express», alors qu’il s’agissait d’un reportage sur une fête en l’honneur du dieu Ganesh. S’il fallait une nouvelle démonstration de la collusion entre le pouvoir politique et la station dirigée par Dan Callikan, elle est faite.

Nous savons que les lecteurs mauriciens sauront faire preuve de discernement et traiteront avec le mépris qu’elle mérite la campagne sournoise menée contre notre journal.

Pour notre part, nous nous défendrons contre ces attaques de la manière la plus appropriée. La riposte s’organise.