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Médecin chômeur cherche emploi comme chauffeur
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Médecin chômeur cherche emploi comme chauffeur
« Médecin chômeur ayant l’habitude de conduire des autobus et des poids lourds à Moscou cherche emploi comme chauffeur ». C’est une des annonces qu’on a pu lire récemment dans les colonnes demandes d’emploi de la presse indienne.
La grande péninsule qui a introduit en 2002 de examens pour déterminer la compétence et le niveau des médecins indiens formés hors de son territoire – pays de l’Est, Chine, Afrique (y compris Maurice), Népal et les Caraïbes notamment – s’est retrouvé depuis avec 10 000 « médecins » chômeurs. Environ 20 % des médecins formés dans les pays précités réussissent à ces examens organisés par le National Board of Examination (NBE) de l’Inde et qui est connu sous le nom de Foreign Medical Graduates Examination (FMGE) ou « screening test ».
C’est ce même organisme qui a préparé les questionnaires que le Medical and Dental Council (sorte d’ordre ce médecins et de dentistes de Maurice) utilisera dans quelques jours pour un examen organisé à l’intention des Mauriciens qui ont obtenu des diplômes de médecins et qui ont terminé leur 18 mois d’internat dans nos hôpitaux.
Ce sera le premier examen du genre organisé à Maurice. D’autres suivront l’année prochaine. On estime que si ces examens sont organisés dans les règles – c’est à dire sans tricherie et sans que les candidats ne soient au courant des sujets avant les examens – moins de 20 % des mauriciens ayant étudié en Chine ou dans un des pays de l’Est arriveront à décrocher la moyenne.
Ceux qui échoueront auront le droit de reprendre ces examens autant de fois qu’ils le désirent, alors qu’ailleurs ils n’ont droit qu’à six tentatives.
Que feront les autorités mauriciennes devant nos médecins chômeurs qui pointent à l’horizon ? Est-ce que le gouvernement de Navin Ramgoolam, déjà affaibli avec une longue liste de scandales et de gabegies, pourra résister aux pressions des organisations socio-culturels ? Aux pressions des parents qui vont certainement venir avec leur argument « massue » à l’effet qu’ils ont dépensé des millions de roupies dans les études de médecine de leurs enfant en Chine ou dans un de ces pays de l’Est ?
Ce type d’argument est déjà utilisé en Inde par les parents des « médecins» chômeurs qui ont sollicité une rencontre avec le premier ministre de la Grande péninsule, Manmohun-Singh et le parlement indien pour demander que le Foreign Medical Graduates Examination soit éliminé. Le ministre indien de la Santé, Ghulam Nabi Azad ainsi que les autorités médicales de l’Inde ont fait savoir à ces médecins chômeurs et à leurs parents – qui ne manquent décidément pas de toupet – qu’il n’est pas question d’éliminer ces examens parce que les médecins ont entre leurs mains la vie des malades et que la médiocrité n’est pas admise dans ce secteur.
Ces « médecins » chômeurs et leurs parents ont déjà eu recours à la Cour Suprême de l’Inde et ont été déboutés.
Le gouvernement de Navin Ramgoolam, d’Anil Baichoo et de Rashid Beebeejaun aura-t-il le courage de brandir des arguments à la Ghulam Nabi Azad face à la pression des organisations socio-culturelles ? Le doute est permis, d’autant que c’est un allié actuel du gouvernement, en l’occurrence Ashock Jugnauth qui a enlevé, en 2002, au Médical Council le droit de faire les vérifications nécessaires et d’interviewer les médecins mauriciens ayant étudié à l’étranger avant de leur donner le droit d’exercer à Maurice.
Le Medical and Dental Council est déjà tombé sur des cas de faux diplôme en médecine quand il était responsable du recrutement des médecins, principalement ceux venant des pays de l’Est.
Entre 2002 et aujourd’hui, environ 1 000 médecins ont été recrutés dans nos hôpitaux sans passer par le « screening » du Medical Council. Ils ont été recrutés après des interviews au ministère de la Santé.
Est-ce pour cette raison qu'Ashock Jugnauth s’était fait soigner dans une clinique privée alors qu’il était ministre de la Santé sous l’ancien gouvernement MMM-MSM ?
Le temps des explications arrive au grand galop.
Entretemps, les parents qui envisagent d’envoyer leur enfant pour des études en médecine en Chine ou dans un des pays de l’Est, ou encore en Tanzanie ou à Trinidad Tobago devront aujourd’hui réfléchir à deux fois et se dire que la porte est maintenant définitivement fermée aux « dokter poule ». Ceux qui ont des enfants qui étudient dans ces pays doivent déjà penser à des mesures correctives de toute urgence.
Une nouvelle ouverture de de la porte de nos hôpitaux aux médecins médiocres pourrait donner lieu à une demande d’injonction en Cour Suprême, d’autant que ces types de demande vont prendre une certaine vogue dans les jours et mois à venir.
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