Le MMM, depuis l’éclatement de ce qu’il convient d’appeler «l’Affaire MedPoint», réclame que tous les documents qui y sont liés soient rendus publics. Or, mise à part une conférence de presse, pardon une «déclaration de Presse», par la ministre de la Santé et une autre par le ministre des Finances, et les menaces et vulgarités qui fusent des réunions, dites d’explications, de ce dernier, le public attend toujours que lumière soit faite sur toute cette affaire qui, de jour en jour, s’assombrit davantage. Le Parlement ne siégeant pas, se peut-il que le gouvernement ait pensé que comme un scandale en chasse un autre, vite, toute cette affaire ne serait qu’un mauvais souvenir et les gens porteront leur attention sur d’autres questions d’actualité brûlante, tels les licenciements, l’affaire «Infinity» et la cherté de la vie qui seraient plus facilement gérables ? Mais on ne se lassera pas de le répéter, il s’agit-là de l’argent du contribuable avec lequel le gouvernement a été généreux dans des circonstances troubles – tellement troubles que le public, tout bord politique confondu, ne s’est pas privé de sacrifi er son dimanche matin pour répondre présent en grand nombre au meeting du MMM à La Louise, le 20 février dernier.

Semaine après semaine, le MMM a mis au jour les manquements procédurales et autres contorsions dans cette affaire, documents à l’appui, relevant, en ce faisant, la responsabilité directe de Navin Ramgoolam en sa qualité de chef de gouvernement. Si vraiment tout a été fait correctement alors pourquoi cette frilosité, ce refus d’ouvrir les dossiers et cette obstination à ne pas donner les clarifi cations recherchées et réclamées ?

Ce silence sonore a même poussé les partenaires majoritaires de l’alliance gouvernementale à se dissocier de toute cette affaire. En des termes à peine voilés dans des déclarations de presse, ils se démarquent de cet épisode qu’ils jugent embarrassant pour dire le moins. Toutefois, il y a lieu de rappeler certains épisodes semblables durant la gestion des affaires publiques par le précédent régime, dirigé toujours par le même Parti travailliste.

Souvenons-nous du paiement effectué bien au-dessus de la valeur estimée officiellement à certaines personnes dont les terres avaient été réquisitionnées pour le besoin du JSS Triolet. Et quid du pactole engrangé par un activiste travailliste après la vente de sa concession d’un terrain d’Etat et qui fut interpellé en Suisse avec une valise bourrée des liasses de billets de banque ?

Comment ne pas évoquer dans la même foulée l’affaire de l’îlot Gabriel, offerte en concession à un ami de plongée du leader du Parti travailliste? Et les fameuses terres de Balaclava ? Pour revenir à la saga de MedPoint, le leader du MSM est en campagne à travers l’île pour donner la réplique au MMM et particulièrement à son leader. Mais tout le monde s’accorde à dire que les explications fournies sont loin de répondre aux multiples questions posées et d’être satisfaisantes et, au dire d’un internaute, elles sont «lamentables, ridicules et pathétiques».

Le leader du MSM se trompe énormément quand il affirme que le MMM n’en a qu’après son parti. Il est vrai que ceux directement concernés par cette affaire sont du MSM, et donc ils n’ont qu’à assumer. Mais notre démarche dépasse le cadre des personnalités impliquées. C’est au système de gouvernance que l’on s’attaque. Car, s’ils sont les acteurs principaux dans cet épisode, toutefois, le directeur demeure bien le chef du gouvernement ! Nous avons eu à le dire haut et fort à La Louise et ailleurs. Celui qui préside le Conseil des ministres en ce moment est bel et bien le Leader du Parti travailliste. Est-ce une question de «loyauté», telle que celle qui existait entre Ram et Lakshman (du «Ramayana») rappelée à point nommé à Grand-Bassin, il y a deux jours ? Que fait-on des valeurs sur lesquelles se fondait cette loyauté ?