Lorsque l’on bascule d’une année à l’autre, c’est toujours plus ou moins un saut vers l’inconnu. Un pas vers le futur. Un pas vers l’incertitude. Pour le monde sportif, espérons que ce soit un pas vers le progrès et non le néant.

Bon, c’est sûr, on ne va pas refaire le monde un 1er de l’an, mais nous pouvons souhaiter que le monde sportif revienne à des valeurs plus saines à l’horizon 2014. Il fut un temps où les sportifs étaient des exemples, à Maurice, comme ailleurs, mais plusieurs figures emblématiques ont dévié en cours de route.

Souhaiter le contraire peut paraître utopique, en 2014, à l’heure où le factice et l’artifice, le paraître et le clinquant, prennent plus souvent le pas sur l’authenticité et la vérité. Il est pourtant urgent de revenir à un monde où l’honnêteté, le don de soi et l’honneur redeviennent des valeurs fortes. Retrouvent leurs lettres de noblesse. Il n’est pas trop tard ! Voici, en vrac, deux trois choses souhaitables pour un monde meilleur en 2014 :

– Que l’on juge Cristiano Ronaldo pour ses incroyables qualités de footballeur et non sa coupe de cheveux gominée, sa Rolex ou sa Bugatti Veron, alors il ferait un excellent Ballon d’Or dans quelques jours, n’oublions pas que sans lui le Portugal ne serait pas à la Coupe du monde.

– Que l’on juge également Frank Ribéry pour le footballeur qu’il est, et non l’homme des scandales d’un passé pas très lointain (Zahia, le bus de Knysna), car pour tout ce qu’il a gagné avec le Bayern Munich cette année, il est un légitime candidat au Ballon d’Or au même titre que Ronaldo.

– Que des clubs comme Evian Thonon-Gaillard continuent de ‘taper’ des gros comme le PSG qatari ou le Monaco russe pour que l’esprit du sport reste sain et vivace, et que la réalité de l’argent ne soit pas trop frustrante pour les autres.

– Que des Cardiff, Hull où Stoke continuent de faire planer une vague de folie en Premier League, contestant les traditionnels incontestables en leur faisant la peau sans états d’âme.

– Que les tricheurs, dopés et autres usurpateurs continuent de se faire choper pour assainir le milieu sportif, quitte à ce que des grands noms du sprint et du cyclisme ruinent leur propre réputation et celle de leur discipline.

– Que le sport puisse aider à changer les mentalités et les abus, voire, carrément, faire fl échir la politique de certains pays, comme aux Jeux de Sotchi où la Russie de Poutine sera boycotté par de nombreux Etats, ce mois-ci.

– Que l’esclavage moderne cesse au Qatar, car toute grande Coupe du monde qu’organisera le puissant Etat du golf en 2022 elle ne pourra se faire aux dépens des droits de l’homme les plus élémentaires, fussent-ils ceux d’une main d’oeuvre issue du Tiers Monde.

– Que les juges italiens continuent de traquer les matches truqués et les corrupteurs de son championnat, même si ce long combat ressemble parfois à celui de David contre Goliath de par le monde.

– enfin, que le Brésil réussisse sa Coupe du monde, non seulement sur le plan sportif et organisationnel, mais aussi au niveau économique, car dépenser des milliards pour amuser la galerie ça ne sert à rien si le quotidien du peuple reste aussi noir que son pain.

Et chez nous alors ? La proposition de relance du football du gouvernement, avec le retour des clubs traditionnels (comme autrefois), pimente les débats. Nul ne peut garantir, aujourd’hui, que la volonté de ramener du monde au stade n’aille de paire avec le réveil du démon communal.

Une chose est sûre, si ce retour a bien lieu, sa mise en application s’annonce aussi ardue que les 12 travaux d’Hercule… La balle risque de rester longtemps dans le camp de Devanand Ritoo !

Alors 2014, sera-t-elle l’année qui verra la naissance d’un humanisme sans précédent ? Bah, on peut toujours rêver un 1er janvier !