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Météo Fizette
Si la météo mauricienne était une compagnie du secteur privé, pensez-vous qu’il pourrait lui rester des clients, après avoir «vendu» le cyclone Edilson ou les grosses pluies du week-end dernier ?
La question mérite d’être posée ! La réponse n’est pas compliquée, sauf en situation de monopole caractérisé, ce qui n’est même plus le cas de Météo Maurice, depuis l’avènement de l’Internet, qui permet l’accès aux sites de météo étrangers.
La question suivante mérite d’ailleurs aussi attention : À quoi sert un service public, s’il n’est pas utile ? Pire ! S’il cause des inconvénients, des gaspillages, voire des dysfonctionnements sérieux…
On peut comprendre le principe de la prudence et suggérer que la météo ne voulait pas prendre de «risque». Mais il faudrait alors être cohérent et expliquer pourquoi on n’applique pas le même principe dans tous les cas, y compris dans les cas où il y avait lieu d’être prudent, comme par exemple lors des inondations du 30 mars 2013 ?
Un avertissement de classe trois c’est du sérieux tout de même. On ferme les salles de classe. On annule des rendez-vous. Les étrangers en visite au pays ne rencontrent plus leurs contreparties pour discussion. Les compagnies n’opèrent pas. Le rendez-vous avec le médecin pour un traitement ou une opération est décalé. Les commandes prennent un jour de retard. Les radios basculent en mode faratas et potins de circonstance. À l’aéroport, on annule des vols et des touristes repartent plus tard que prévu. On perd du temps à barricader la maison, à ramasser les poules dans la cuisine et les plantes vertes de madame dans le garage (puis à les ressortir !). Puisque les transports sont bloqués, on n’assure plus la relève des «shifts» à l’hôtel, à l’hôpital et ailleurs.
Tout le monde attend, haletant, que se déchaîne la furie d’un cyclone qui, inévitablement, comporte toujours des risques de «s’intensifier». Et puis, pfffiit ! fizette…
Quoi expliquer alors aux enfants sur le père Noël et la crédibilité de la météo ? Quoi raconter à nos visiteurs étrangers quant à notre goût pour les jours «off» et notre sens du danger ? Comment ne pas rationaliser le bulletin de la NASA du 5 février qui se lisait : «On Feb 5, at 1500UTC, Edilson had maximum sustained winds near 40knots/46mph/73kph», en mettant l’accent sur les mph ? Faut-il oublier le site de Méteo Maurice qui parlait, à 17 h 36, toujours le 5 février, à la fois d’un avertissement de classe 3 et de… classe 2 et qui annonçait, de plus, des vents de 40 km/h pour le lendemain ?
Prédire le temps n’est certes pas toujours facile et nous ne sommes pas des experts, mais tout de même ! On nous annonçait des vents de 80 à 100 km/h depuis hier. Il n’en a rien été. C’était tout simplement du vent !
Un radar perfectionné, avec mode d’emploi japonais, y changerait-il quelque chose ou est-ce que le client mauricien s’approvisionnera désormais chez le concurrent, à Météo France ou à la US Navy ? Entre le trop de précautions et le pas assez de la même marchandise, ne manque-t-il pas, toujours, du discernement ?
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