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Millennium Goals

29 juin 2010, 10:36

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Le ministre de l’Intégration sociale n’a, semble-t-il, pas encore identifié ceux appelés à être ses plus proches collaborateurs pour relever le défi du combat contre la pauvreté. Il est même probable que bon nombre de ceux qui lui furent très utiles pour la promotion touristique soient totalement incompétents sur le nouveau terrain imparti à Xavier Duval. Reste que l’expert-comptable et le Business Consultant – la formation et le métier du ministre - pourraient être très utiles. Parce qu’il pourrait, entre autres raisons, être nécessaire de concevoir un environnement d’affaires permettant à de très modestes entrepreneurs de s’arracher, eux-mêmes, de la pauvreté, ainsi que leurs familles.

Xavier Duval pourrait faire un voyage au Bangladesh, afin d’y voir de près les réalisations de la Banque Grameen, l’institution de micro-crédit créée par Muhammad Yunus. Créée en 1983, structure prêtant de très petites sommes, à la mesure des besoins et des capacités d’entreprendre des plus pauvres, la Banque Grameen ne se contente pas de sensibiliser les emprunteurs - souvent, d’ailleurs, des emprunteuses – à la nécessité de rembourser, elle tend aussi à favoriser la responsabilité des autres. Par exemple, la banque prête de l’argent à un groupe de cinq personnes et il n’est plus possible pour le groupe d’emprunter à nouveau si une seule des cinq personnes échoue. Ainsi, chacun se sent responsable de tous.

Il existe des Mauriciens qui connaissent personnellement le Pr Yunus. Ils devraient pouvoir aisément obtenir, pour le ministre Duval, un rendez-vous avec le Prix Nobel 2006. Afin que le ministre de l’Intégration sociale puisse voir fonctionner cette banque des pauvres, afin que le consultant en affaires qu’il est puisse toucher du doigt cette extraordinaire dynamique qu’évoquent ceux qui ont vu fonctionner la Grameen Bank dans les villages du Bangladesh ou d’ailleurs.

En accordant du micro-crédit à des emprunteurs responsabilisés, susceptibles de créer de la valeur et de rembourser l’argent qui leur a été prêté, on est capable de rendre compte de l’usage des ressources, contrairement à certaines formes d’aide à fonds perdus. Xavier Duval dispose de la compétence professionnelle requise pour évaluer le capital nécessaire à la création de la richesse attendue, du moins en vue d’échapper au Poverty Trap. En s’y consacrant immédiatement, le ministre pourrait même s’assurer que, en 2015, nous atteignions les objectifs du millénaire. L’autre échéance de cette année-là ne relève que de la coïncidence.