Ce grand patron d’Air Mauritius - qui change de voiture au lieu d’un pneu usé – a pulvérisé tous les records : il a été éjecté du cockpit du Paille en Queue, trois mois après sa nomination, avant même que celle-ci ne soit avalisée par son Conseil d’Administration.

Pour avoir fédéré autant d’hostilités éparses, il mérite de figurer au Guinness Book of Records à la page des victimes des sièges éjectables. Jamais auparavant un CEO n’a explosé avant même d’avoir décollé.

Le Premier ministre, encore une fois, n’a pas eu un choix judicieux. Il n’a pas choisi le bon pilote. Il a pensé enfin trouver l’oiseau rare après les turbulences qui n’avaient pas cessé de secouer la compagnie nationale durant ces dernières années. Mais à la place, dès son installation provisoire et toujours au sol, avant même d’attacher sa ceinture, le nouveau patron d’Air Mauritius a eu le vertige sinon l’ivresse de l’altitude. En témoignent, alors qu’il naviguait en milieu hostile, ses nombreuses frasques : ses courriels démentiels et insultants, sa rencontre avec Harry Tirvengadum, l’acquisition d’une voiture neuve hors-prix  pour ne pas remplacer un pneu usé, son absence de priority list, sa carte de crédit avec un plafond haut de Rs 300 000, ses relations tumultueuses avec le personnel et le mépris avec lequel il traitait son Conseil d’administration pour faire court à la litanie de reproches dont il a été l’objet pendant ces trois derniers mois…..

Au-delà de ce cas préoccupant, on est en droit de se demander comment un homme de ce calibre a sombré dans un tel délire en si peu de temps pour avoir des comportements, disons, aussi irrationnels ?

Je n’y vois qu’une explication : ce n’est certes pas la proximité du ciel  en Classe affaire dans un Boeing. C’est la proximité du pouvoir…..qui lui a brulé les ailes à la vitesse du son.