L’assemblée générale des actionnaires d’«Air Mauritius» est prévue pour ce mercredi 22 juillet. Au vu de l’ambiance «spéciale» qui a régné lors des éditions précédentes, on n’aimerait pas être à la place des membres du conseil et de son nouveau président, Kamal Taposeea, qui devrait, en principe, être élu aujourd’hui.

Avec Rs 4 milliards de pertes pour l’exercice se terminant à mars 2009 – le coût du transfert de Christiano Ronaldo de «Manchester United» au Real – on peut comprendre que les actionnaires d’«Air Mauritius» soient particulièrement remontés. On le serait à moins.

Beaucoup a été dit déjà sur la gestion ou, plutôt, la mauvaise gestion de la compagnie nationale d’aviation. Toute proportion gardée, «Air Mauritius» souffre exactement du même problème que la
Corporation nationale de transport (CNT) : l’ingérence politique.

A la CNT, on a demandé à un consultant de faire un état des lieux de la situation. A «Air Mauritius» aussi il y a eu la même démarche avec le rapport McKinsey. A la MBC, il y a eu le rapport de l’audit. Tous arrivent à la même conclusion : l’ingérence politique amène à un sureffectif et à l’incompétence.

Que va-t-on faire pour régler ce problème qui ne date pas d’hier ni du gouvernement du jour ? Que va-t on faire de ce problème qui ne surprend personne tant il est de notoriété publique ?

Sans remettre en cause les mérites personnels des nouveaux nominés au conseil d’«Air Mauritius», la tâche la plus ardue ne sera pas de redresser financièrement la compagnie ; la fin de la crise l’année prochaine couplée à la fin du contrat de «hedging» qui court jusqu’à août 2010 devrait soulager le Paille en-Queue. La tâche la plus rude qui attend le nouveau président et son «board» sera d’apporter un changement de culture, non seulement, au sein de l’entreprise, mais aussi à l’Hôtel du gouvernement, qui tend à considérer le MEDCOR comme une annexe pour caser les petits copains et les colleurs d’affiche. Ce sera le véritable défi. Et comme personne ne croit aux miracles…