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Muets sur le Sri Lanka
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Muets sur le Sri Lanka
La voix de Maurice est inaudible dans le concert des Nations. Cela est compréhensible du fait de notre minuscule taille. Mais, il y a un problème si nous ne sommes pas capables de nous faire entendre même à l’échelle de la région.
Maurice choisit souvent de rester muette quand des crises éclatent chez nos voisins. Le pays jouit pourtant d’un certain prestige qui lui aurait permis, par exemple, de peser sur les événements à Madagascar ou au Zimbabwe.
La diplomatie mauricienne ne s’est jamais exprimée sur la tragédie qui s’est déroulée au Sri Lanka, non plus.
Au contraire, des parlementaires de la majorité travailliste ont accepté d’honorer de leur présence une conférence du Commonwealth qui s’ouvre au Sri Lanka ce matin.
La présence des délégués étrangers sur leur sol est savamment exploitée par les propagandistes srilankais. Elle constitue, selon eux, un « firm endorsement given by the Commonwealth countries on the prevailing peaceful atmosphere in the country » . Or, la situation est loin d’être sereine. Quand le président Mahinda Rajapakse va inaugurer la conférence du Commonwealth au « Pokuna Mahinda Rajapaksa Theatre » ce matin, il sait bien que les observateurs internationaux, eux, ne sont pas dupes de sa désinformation.
Il sait qu’il a des comptes à rendre au sujet de possibles crimes de guerre commis contre la minorité tamoule à la fin de la guerre civile en 2009.
Le problème srilankais relève du respect des droits humains dans un pays de la région. La question devrait donc interpeller Maurice. A travers le monde, les Etats soucieux des droits humains, et de celui des minorités, ont pris position contre le refus de Mahinda Rajapakse d’engager des poursuites contre les « héros de guerre » du Sri Lanka. La guerre civile dans ce pays a causé entre 1983 et 2009 la perte d’une centaine de milliers de vies humaines.
Beaucoup pensent que la lutte menée contre la rébellion des Tigres au Sri Lanka a constitué un génocide silencieux des Tamouls. Mais peu ont le courage d’agir en conséquence. Maurice a encore une chance de se rattraper. Elle peut refuser de participer, en novembre 2013, au sommet du Commonwealth qui se tient au Sri Lanka.
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