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Nation en représentation

29 juillet 2009, 13:26

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Pour une petite île comme Maurice, parler d’intégration pourrait paraître saugrenu. Pourtant, je me dis que c’est devenu, de plus en plus, un impératif.

On se retrouve aujourd’hui avec une société fragmentée en tribus où le sentiment d’appartenance est prioritairement rattaché à l’ethnie au lieu de la nation. A ce rythme, on assiste au règne triomphant des particularismes. Et le politique profite des sombres avenues que lui ouvrent les associations dites socioculturelles pour s’engouffrer dans un parlementarisme quelque fois médiocre et souvent complaisant.

A côté, l’électeur continue à cultiver les mêmes réflexes. Poussant même le personnel politique à légitimer sa conception sectaire de la chose politique. L’électorat, lui, du moins pour une bonne partie, se laisse instrumentaliser par un discours éculé et abêtissant sur la nécessaire identification aux symboles ethniques que sont les hommes politique. D’où ce rapport quasi assujettissant et asservissant aux monarques que sont les leaders politiques et leurs cours de fantassins.

Le culte du politique traduit un profond sentiment d’insécurité. Il n’y a que le politicien de notre communauté qui est capable de nous protéger. Mais la bêtise peut aller plus loin. On l’atteint lorsque des groupes d’individus développent la conviction que le symbole du ministre ou député appartenant à sa communauté suffit à lui conférer une légitimité politique, une reconnaissance de l’Etat.

En quoi Rashid Beebeejaun ou Sam Lauthan est mon représentant parce que je porte un nom musulman? Je suis un citoyen de la République. Non un quelconque reflet du regard que portent sur moi ces messieurs.

Comment s’en sortir? Inculquer l’idéal républicain? Mais c’est que jusqu’ici la République semble être un contenant sans contenu. On est toujours dans un régime où c’est le Premier ministre qui fait marcher sa monarchie.