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Navin Ramgoolam et Le Comte de Tocqueville
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Navin Ramgoolam et Le Comte de Tocqueville
Lors de son passage à l’Elysée, le Premier ministre aurait été mieux inspiré s’il avait demandé à Nicolas Sarkozy de lui parler de Alexis Henri-Clérel, vicomte de Tocqueville, qui, dans son livre De la démocratie en Amérique (1831) dans le sillage d’une visite aux Amériques, a été l’un des premiers à procéder à une classification des pouvoirs. Pour lui, la presse représente le 4ème pouvoir, incarnant ainsi un contre-pouvoir par rapport à l’exécutif, au législatif et au judiciaire.
Depuis, à travers le monde, c’est ainsi qu’on a qualifié la presse libre dans son ensemble dans la mesure ou même si elle est un pouvoir à titre privé, elle agit dans le champ public ou son influence sur l’opinion et sur le comportement des individus est non des moindres. Tous les démocrates estiment que la liberté de la presse est un fondement de la démocratie et que depuis la fin du 18ème siècle avec l’émergence de la liberté d’opinion, ce concept s’est confondu avec celui de la liberté de la presse.
Or, le mépris avec lequel Navin Ramgoolam a fait allusion à ce quatrième pouvoir témoigne de son rapport pathologique avec la presse et, partant, avec la liberté d’expression qu’elle incarne. Il a fallu que l’affaire Choonee le heurte de plein pour qu’il réagisse avec une telle hargne, sinon une telle haine.
Des propos vindicatifs qui dissimulent mal son embarras sur la bourde, la énième, de son ministre des Arts et la Culture. Sinon comment expliquer autant de contradictions dans sa déclaration de Surinam ! «Que ceux qui n’ont jamais péché jettent la première pierre»… «On est des humains et à ce titre on fait des erreurs»… «Nous ne sommes pas parfaits sinon on irait tous au paradis»….ou encore «On devrait apprendre de nos erreurs».
Des propos qu’on a entendus sur les ondes de Radio One ! et qui témoignent, après s’en être dissocié de Paris, d’un condamnation à peine voilée par ce même Premier ministre.
Il est évident que tout cela réfère aux propos sectaires de Mookeshwar Choonee qu’il a tenté de défendre tant bien que mal à Surinam. S’en dissocier, c’est tout l’effort que le Premier ministre pouvait se permettre tant ces propos ont écorné son image de rassembleur… Le sanctionner est une autre toute autre affaire compte tenu de l’importance de Mookeshwar Choonee dans la stratégie castéiste du Parti travailliste.
Mais l’on voudrait surtout que le cynisme premierministériel basé sur des considérations tactiques castéistes ne nous prenne pas pour autant pour des imbéciles
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