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Nom de Dieu !

6 septembre 2012, 19:28

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À Boston, en Irlande ou en France, des prêtres catholiques coupables de pédophilie. A Maurice, un “religieux” - ce qui souvent ne veut rien dire - engage une jeune femme troublée dans une fort suspecte thérapie corporelle. Chez nous également, l’imam de la prison de Beau-Bassin devient convoyeur de fonds pour un réseau de voyous impliqués dans le trafic de drogue. Dans ce pays dont les pouvoirs publics sont trop souvent courbés devant de les familles religieuses, lorsqu’ils craignent de perdre leur soutien, il importe de trouver une alternative à ce type de situations. Offrir aux détenus un accompagnement personnalisé - et pas seulement l’animation de séances de prière - peut très certainement contribuer à leur réinsertion après leur détention. À quelles conditions, toutefois, ce soutien pastoral sera-t-il administré ?

N’assumons pas qu’un pandit, un pasteur, un imam ou un prêtre est a priori au-dessus de tout soupçon. S’il faut créer une fonction officielle d’aumonier/Chaplain, gérée selon les mêmes normes pour toutes les confessions, il importe que ces hommes et femmes ne soient pas soustraits aux règles générales de sécurité à l’intérieur du système carcéral. Ils doivent, comme tous les visiteurs, être soumis à des fouilles de routine, ce qui atténue la tentation de complaire aux demandes de l’un ou l’autre détenu.

Quels sont les problèmes les plus fréquents susceptibles d’être rencontrés chez des prisonniers ? Des problèmes de toxicomonanie, des fragilités affectives de conjoints et parents séparés des leurs, des cas de violence sexuelle à l’intérieur de la prison, etc. Outre d’être assez semblables indépendamment de l’appartenance religieuse de ces détenus, ces difficultés appellent très souvent bien davantage une écoute qu’une prédication. Qui s’assurera que nos divers “religieux” disposent bien de la compréhension, du savoir-faire et de l’à propos requis pour répondre comme il se doit à ces appels au secours ?

L’État est-il équipé pour former ces hommes et femmes ? Est-ce au Conseil des Religions qu’il faut demander de concevoir un cursus commun pour tous ceux qui seraient finalement habilités à exercer une responsabilité d’écoute des détresses humaines dans l’univers carcéral ? Plutôt que de prêter l’oreille à des offres suspectes.