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Nos 400 médecins tueurs
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Nos 400 médecins tueurs
Hier, vendredi 27 septembre, le Conseil des ministres a avalisé une liste de six universités – de la Chine à la Tanzanie en passant par la Pologne et Trinidad et Tobago – que le Medical Council (sorte d’ordre de médecins à Maurice) va devoir reconnaître. Ainsi, ceux qui ont fait ou qui feront leurs études de médecine ou de dentisterie dans une de ces six universités pourraient exercer à Maurice.
Décision scandaleuse et inadmissible, de la part de monsieur Lormus Bundhoo, ministre de la Santé.
Au lieu de perdre son temps à faire reconnaître des écoles de médecines où les diplômes sont bien souvent vendus, le ministre de la Santé, le conseil des ministres et le gouvernement en général auraient mieux fait de se pencher sur la compétence des médecins, venus des pays de l’Est et de la Chine notamment, que l’Etat a déjà recrutés et que le grand public appelle des « dokter poule ».
Le Medical Council a détecté au moins un cas de faux diplôme de médecine acheté dans un pays de l’Est. Combien d’autres n’ont pas pu être détectés ? Combien de médecins qui exercent aujourd’hui dans nos hôpitaux n’ont pas un HSC (bac) et n’ont pas jamais suivi des enseignements scientifiques au secondaire et qui ont malgré tout obtenu un diplôme de médecin généraliste au bout de trois ans dans une de ces universités des pays de l’Est ou de la Chine. Ce sont nos médecins tueurs, ou « dockter poule ».
Au lieu de perdre son temps à faire reconnaitre des écoles de médecine, « marrons » ou pas, le gouvernement devraient se pencher sur le cas de ces « dokter poules » qu’il a déjà recrutés et qui ont fait de nos hôpitaux des endroits dangereux pour les malades et les blessés.
Il y a en ce moment plus de 400 Mauriciens qui étudient la médecine en Chine. Ils reviendront au pays sous peu. Il est vrai que devant l’incompétence scandaleuse de médecins formés en Chine et dans des pays de l’Est, le gouvernement a récemment pris la courageuse décision d’organiser un examen de fin d’internat avant de recruter ces médecins.
L’Etat mauricien doit maintenant se pencher sur le cas de ces centaines de médecins qui seront recalés à ces examens, même après plusieurs tentatives. Que fera-t-on de ces 400 nouveaux médecins qui arriveront au pays dans les années à venir avec leur diplôme douteux ? Il va sans dire qu’ils ne pourront jamais trouver de l’emploi à l’étranger avec ces t diplômes chinois. Que fera-on avec ces centaines de mauriciens qui se spécialisent en ce moment en Chine - là-bas on deveint neurochirurgien en seulement trois ans - et qui arriveront bientôt au pays.
Le gouvernement, en sus de sa récente décision d’imposer des diplômes de base pour des études en médecine, doit étudier la possibilité de mettre en place le système du numerus clausus, comme en France et en Belgique notamment, en ce qui concerne les études de médecine et les spécialisations. Le numerus clausus, ou « nombre fermé » impose un nombre fixe d'étudiants admis dans certains cursus chaque année, principalement les études de médecine.
Avec cette formule imposée en 1971, la France se retrouve aujourd’hui avec un service de santé qui se classe parmi les meilleurs au monde. D’ailleurs, les médecins de formation française qui exercent à Maurice et qui sont passés par le concours de première année de médecine, sont parmi nos meilleurs médecins.
Ils sont malheureusement noyés dans un océan de jeunes médecins incompétents et le service de santé publique de Maurice se classe malheureusement parmi les plus mauvais du monde.
Ce n’est que quand le ministre de la Santé, Lormus Bundhoo, réalisera cela que le pays se mettra sur la voie d’une réforme de fond en comble de son service de santé publique.
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