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Notre petit livre blanc…

22 mars 2014, 00:21

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Notre petit livre blanc…

S’il a mis autant de temps – Navin Ramgoolam joue avec nos nerfs en taquinant son propre ‘deadline’ du mardi 25 mars à 11 heures – à pondre son ‘White Paper’, combien de temps lui faudrait-il pour transformer ce document de ‘koz koze’ en un projet de loi concret, susceptible de réellement changer la donne électorale, et partant la realpolitik mauricienne ?

 

Sans doute pas avant mai 2015... à moins que le Premier ministre réussisse, grâce à ce document et à son charme irrésistible, à casser le ‘Remake’, qui vient d’être reconfirmé hier pour la énième fois, à l’image d’un couple qui, faute d’amour, a besoin d’être perpétuellement rassuré pour rester ensemble…

 

Placer le principe du livre blanc qu’on attend dans le contexte local, où les partis et leurs apparatchiks se doivent d’être en campagne permanente, relève du nonsens pratique ou d’un cynisme affligeant ou encore d’un je-m’en-foutisme royal, ou tous les trois réunis.

 

Si en théorie un livre blanc est un document d’orientation qui contient des informations générales et des propositions d’action pour changer le présent – le nom du « White Paper » est inspiré de la pratique parlementaire britannique de la première moitié du 20e siècle, qui consistait à utiliser une reliure blanche pour ce type de document au lieu du bleu habituel –, dans la pratique, il risque de faire l’objet d’un dialogue de sourds, voire de discussions tribales susceptibles de radicaliser certains politiciens qui viendront d’abord défendre leur « pie douri » avant de penser à l’intérêt général d’une nation en évolution constante.

 

Dans l’idéal, un livre blanc ne devrait pas s’adresser uniquement aux décideurs et aux praticiens auxquels il entend fournir des lignes directrices ainsi que des outils analytiques et méthodologiques. Pour réussir, il devrait établir un vrai dialogue à la fois interculturel (pas multiculturel) et intergénérationnel (afin de faire remontrer les frustrations de notre jeunesse mauricienne qui tombent dans les oreilles de vieux sourds).

 

Or, ce à quoi l’on assiste, impuissant, c’est le timing d’un prince qui veut contrer les autres princes sur un échiquier vicié et vicieux. Si Ramgoolam présente son ‘White Paper’ juste avant la «Private Notice Question», celle-ci deviendrait, sûrement, une autre de ces farces politiciennes…