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Now or maybe never…
Vous avez entendu parler des irréductibles Gaulois. Vous connaissez Obélix, tombé petit dans le chaudron de potion magique. Navin Ramgoolam, c’est une manière d’Obélix. D’une force inouïe, inédite.
Quand on est fort comme ça, on peut adopter une posture davantage à la Lee Kuan Yew qu’à la I. K. Gujral ; on peut tenir à distance un Dulthummun trop spontanément enthousiaste ; on n’a pas besoin de faire preuve de complaisance envers l’affairisme évangélique à la Audrey Hardy ; on peut se passer d’être veule et lâche face à des marchands ambulants.
Quand on est fort comme Ramgoolam aujourd’hui, en échange de la majorité de trois-quarts à laquelle on ambitionne, on peut promettre l’inclusion explicite, au tout premier alinéa de la Constitution, de la notion de laïcité. Une précision supplémentaire, loin d’être inutile, en ces temps de tentations communautaristes.
On a beaucoup glosé, ces derniers temps, sur les éventuelles options d’alliance dont dispose Navin Ramgoolam. Cela a été explicitement dit : il peut choisir de consolider et rassembler «son» électorat au moyen d’une main tendue à Pravind Jugnauth ou alors de rassurer «l’autre» électorat. En l’occurrence en offrant un sursis d’une législature à un Bérenger autrement en phase terminale.
Mais on semble exclure une chose.
Et si le Premier ministre était à nouveau tenté par son discours d’avril 1998 ? Après l’élection de Satish Faugoo à la partielle de Flacq/Bon Accueil, le leader rouge déclarait que sa formation était désormais un «parti national». Et si au fond c’était cela, aujourd’hui encore, le grand défi de Navin Ramgoolam ?
But he would need to put his money, at least his tickets, where his mouth is…
Faisons abstraction du fort gentil Xavier-Luc Duval, de son Festival International Kreol et de ses sympathiques nettoyages de rues à Curepipe.
Le PMSD contribue pour si peu à l’audience électorale effective du Parti travailliste ! Pour être légitime à travers l’ensemble du pays, celui-ci n’a plus besoin de béquilles.
L’ultime victoire de Navin Ramgoolam sur Paul Bérenger pourrait être la suivante : le coup de grâce à la logique de la représentativité communale des formations politiques. Et, au bout du compte, peut-être, une fabuleuse occasion offerte, aux futurs animateurs de l’après-Bérenger, de faire du MMM le deuxième parti national.
Imaginez un pays où les partis politiques se disputeraient le pouvoir sur une unique base : la différence de leurs idées quant à son exercice. Au dictionnaire, cela s’appelle la démocratie. En pratique, cela veut dire en finir avec les camisoles de force communales et castéistes, les profils de candidats pour telles et telles circonscriptions. Allez expliquer à des cousins qui mangent ensemble le couscous qu’il y a un siège Ravi Ved au No 5 et un siège musulman au No 13. En ces jours où Sanjeev Ghurburrun et Shakeel Mohamed sont beaux-frères.
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