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Nul besoin de photo-finish…
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Nul besoin de photo-finish…
Ceux mordus par la politique politicienne locale sont ces jours-ci presque aussi gâtés que nos turfistes : la saison 2014 s’ouvre sur les chapeaux de roues (pour rester dans le jargon sportif). Si au Champde- Mars, à partir de samedi prochain, il y aura davantage de courses et de journées – donc forcément plus de paris pour notre peuple ‘zougadère’ -, dans notre petit théâtre politique, trois actes sont à suivre en ce mois de mars. Primo, l’affaire MedPoint qui est relancée avec la décision du DPP de recommander des poursuites contre Pravind Jugnauth; deuzio, la publication imminente du fameux ‘White Paper’ sur la réforme électorale; et tertio, la rentrée parlementaire du 25 mars.
Alors que son nom était sur toutes les lèvres hier, le leader du MSM s’est refusé à tout commentaire sur le dernier tournant de l’affaire MedPoint. Il souhaite sans doute soupeser toutes les implications juridiques et politiques de cette affaire qui a provoqué la cassure de l’alliance gouvernementale PTr-MSM en 2011 (voir rappel des faits ci-contre), et la démission, quelque temps après, de sir Anerood Jugnauth comme président de la République. Si MedPoint – haut lieu des tractations politiques – avait rapproché le MSM et le MMM en 2012, qui ont alors créé le Remake afin de détrôner Ramgoolam, cette fois-ci le dossier que l’ICAC instruira contre Pravind Jugnauth pourrait sérieusement secouer cette alliance, déjà minée par le désaccord de bien des mauves à partager 50 % des tickets avec un minus politique comme le MSM. Car, désormais le leader orange aura à faire face à la justice pendant plusieurs mois, voire des années, alors qu’il devrait aussi s’occuper de la campagne électorale de 2015. Maintenant que la décision du DPP est connue – le bureau de celui-ci prend soin de souligner que cette décision a été prise dans l’intérêt public et que “caution should be exercised in commenting the above matter in any way that may jeopardise the conduct of the case” – il serait intéressant de voir si les mauves, à l’issue de leur comité central d’aujourd’hui, vont soutenir un Pravind Jugnauth qui s’est souvent montré désagréable et intransigeant face à un Paul Bérenger, affaibli par la maladie.
Quant au ‘White Paper’, qui serait toujours en train d’être ‘fine tuned’ dans les officines du pouvoir, il ne faut pas oublier que des engagements fermes ont été pris afin de revoir un système électoral pervers, héritage des principes sacrés de division du Colonial Office et qui a, 46 ans après notre indépendance, toujours la vie dure. Le MMM et le PTr, des partis qui ont souvent été dans l’opposition, semblent avoir mieux compris que le MSM : le ‘Best Loser System’, critiqué par les Nations unies, empêche notre démocratie de progresser. Rappelons aussi que les travaillistes ont longtemps été contre la représentation proportionnelle jusqu’à ce qu’ils soient balayés du pouvoir par le 60- 0 de l’alliance MMM-PSM en 1982. Sir Seewoosagur Ramgoolam avait alors compris, certes tardivement, que s’il n’avait pas rejeté la formule de “correctif variable”, soit une forme de correction proportionnelle, de la commission électorale Banwell (qui avait recommandé le système de ‘Best Loser’, alors référé comme “correctif constant”), son parti aurait eu au moins 25 % des sièges au Parlement. Trentetrois ans après, est-ce que son fils va accepter de revoir le système, à une année des élections générales ?
Cela va sans dire qu’au-delà des discours pour la galerie, force est de constater que les relations MSM-MMM resteront largement tributaires des cartes dont dispose le Premier ministre, seul véritable maître de l’échiquier politique, tout comme le comité central mauve reste au contrôle de Paul Bérenger, et le MSM demeurera entre les mains des Jugnauth. Au moins, ici, contrairement au Champ-de-Mars, les par(t)is sont faits et il n’y a pas lieu de recourir à la photo-finish…
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