Les équipes  dirigeantes changent, mais certaines habitudes demeurent. Le  7 avril  2011 nous avons consacré notre éditoriale à la grande fréquence des visites ministérielles dans l’île Rodrigues durant les week-ends. Aujourd’hui, les choses n’ont pas  changé.
 
Ces derniers temps, beaucoup ont défilé.  Sheila Bappoo, Rajesh Jeetah,Mireille Martin, Jim Seetaram,Lormesh Bundhoo, Vasant Bunwaree, Devanun Ritoo ……
 
Plusieurs de ces ministres  ont choisi de boucler leur mission rodriguaise en un week-end. Nous disions en avril 2011 que Rodrigues a besoin de la collaboration de Maurice pour avancer. C’est encore vrai aujourd’hui. Il est  donc nécessaire d’établir  un mode de collaboration avec les ministères, sans que nos commissaires et nos fonctionnaires passent leur week-ends à accueillir et à travailler. Ajouté à cela certains, à l’exemple de Lormesh Bundhoo, utilisent un langage qui choque la sensibilité rodriguaise.

 Comme nous l’avons fait  l’année dernière, nous  nous posons les mêmes questions par rapport à la porté réelle de ces fréquentes visites ministérielles . Est-ce pour montrer que Maurice s’occupe bien  de  Rodrigues ? Est-ce pour le parti au pouvoir un moyen de tirer des bénéfices  pour mettre sur le compte des réalisations accomplies durant son mandat ? Il ne faut pas oublier que l’Organisation du Peuple de Rodrigues  (OPR), alors dans l’opposition, avait toujours montré ses réserves par rapport à ces fréquentes visites ministérielles  qui peuvent porter atteinte à l’autonomie.
 
Mais il y a une intervention ministérielle qui n’est pas comme les autres en ce moment. C’est celle du  ministre de la pêche  Nicolas Von Mally. Il a rencontré les pêcheurs  hors lagon à deux reprises  en l’espace de  huit jours dans le dos de la commission de la pêche. On sent comme un « Tug of War » sournois entre lui et le commissaire  Richard Payendee pour savoir  qui a le pouvoir d’aider réellement les pêcheurs.

Il est un fait que dans le cadre de l’autonomie, la pêche tombe sous la responsabilité de l’Assemblée  régionale. Mais est-ce  que pour certaines  questions techniques la commission de la pêche fait appel au ministère  comme c’est la pratique dans d’autres commissions  avec d’autres ministères ? D’autre part, est -ce que le ministre de la pêche avait au préalable officiellement proposé la  collaboration de son ministère à la commission  pour aider  les pêcheurs ? 

L’ambiguïté dans la situation de Nicolas Von Mally c’est que le ministre de la pêche est l’adversaire du commissaire  Richard Payendee. Sur ce terrain politique l’objectif est aussi d’affaiblir celui qui est en face. Entre temps, les vrais perdants sont les pêcheurs .