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Où est la crise?
Plus électoraliste qu’économique. C’est ainsi qu’on pourrait définir le budget présenté par le ministre des Finances. Certes, on ne peut que se réjouir de toutes ces mesures sociales annoncées par le Grand Argentier.
Que les jeunes se mettent à la page, on ne peut qu’applaudir, surtout ces jeunes des régions dites défavorisées. Qu’on s’occupe des personnes âgées, on ne peut que saluer le geste. Qu’on investisse dans l’éducation ou dans les PME, c’est ce à quoi on s’attendait. Mais…
Le budget présenté par Xavier-Luc Daval manque d’une vision globale. On nous martèle qu’il y a une crise économique mondiale. Pourtant, on ne sent pas une vision nouvelle. Certes, à écouter et à regarder la MBC, tout est rose. Cependant, il y a du gris quelque part.
Le budget est un exercice comptable. Il ne faut pas l’oublier. Le ministre des Finances s’est voulu rassurant. Il a essayé à plusieurs reprises de démontrer qu’il fait mieux que son prédécesseur, soit Pravind Jugnauth. Or, ce n’est pas cela notre préoccupation. On attendait autre chose. Et cela, on ne l’a pas entendu.
Maurice île passerelle vers l’Afrique. Une exploitation judicieuse de nos ressources marines. Un accès plus facile aux nouvelles technologies. Plus de soutiens aux PME. C’est ce qu’on raconte depuis une dizaine d’années. On reste dans le connu et on a droit à un budget de la continuité.
C’est bien de rassurer la population. Mais, il faut aussi savoir prendre des mesures audacieuses. Entreprendre des réformes profondes. Toutefois, on ne voit pas un grand élan en ce sens dans le budget présenté par Xavier Duval. Ni des mesures pour accompagner l’économie mauricienne, et pas le secteur privé, pour faire face à la crise.
Ce n’est, en fin de compte, ni une vision technicienne ni sociale de la gestion économique. Nous avons su faire preuve de constance dans ce pays. Faire front à la cure d’austérité à différents moments. Nous relever aussi pour soutenir des secteurs en difficultés. Aujourd’hui, l’impression est forte que tout l’exercice comptable ne sert qu’à des fins électoralistes.
On nous avait annoncé le MID. Là, on parle de «blue economy». Comment y croire? Alors qu’il faut réinventer le tourisme mauricien, définir une stratégie pour notre accès aérien, donner- ce que personne n’a su faire- une nouvelle orientation aux PME. Et surtout créer une véritable révolution dans le monde éducatif à Maurice.
Mais il semblerait qu’on a choisi la voie de la facilité : l’infantilisation des citoyens en accouplant écologie et populisme.
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