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Pas facile…

10 août 2013, 00:57

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Pas facile…

Au contraire du « mari top » qui accompagne tout ce qui est agréable et plaisant (à moins que je ne sois plus à la page, tellement ces expressions évoluent rapidement), « pas facile » est l’expression consacrée localement pour ponctuer toutes les difficultés de la vie, les deux étant, par ailleurs, des expressions « pomme d’amour », reliant toutes les sauces. La tente bazar coûte plus cher ? Pas facile… L’eau ne coule pas adéquatement dans les robinets ? Pas facile… La plantation de bringelles se fait agresser par un « blight » quelconque ? Pas facile… La température descend à 14°C la nuit, avec du vent ? Pas facile… Un accident fait plusieurs morts ? Pas facile, sa…

 

Cette introduction permet deux réflexions dominicales rapides.

 

La première est de rappeler que dans la palette globale des embêtements, comme sur beaucoup d’autres questions d’ailleurs, tout est relatif. Une tente bazar qui coûte plus cher est autrement plus douloureux pour quelqu’un qui a un salaire modeste, par exemple. Un salarié a relativement moins de soucis à se faire pour son compte en banque à la fin du mois que quelque entrepreneur à son proper compte, surtout à ses débuts. Voilà pourquoi d’ailleurs, il ne faut ni jalouser, ni critiquer le succès de ce dernier quand il réussit, honnêtement, son projet. Diriger une entreprise engage plus de responsabilités, de décisions à prendre, de risques et de maux de tête qu’un employ de routine où il suffit de suivre le règlement ou les instructions et où il n’est pas requis beaucoup de discretion personnelle. Ainsi la structure pyramidale des responsabilités et des salaires. Mener un ministère ou, a fortiori, un pays est très clairement encore plus difficile, surtout si ceux qui s’y retrouvent (les premiers ne sont malheureusement pas toujours les meilleurs) compliquent leur tâche en oubliant des principes de base ou en y rajoutant force couches d’émotion.

 

Compliqué tout ça ! Pas facile… Il faut aussi souligner la distinction à apporter, dans des situations d’incidents, graves ou pas, entre la responsabilité et la culpabilité. Des commentateurs locaux ont tenté récemment d’expliquer, par exemple, que si le ministre espagnol des Transports n’a pas démissionné après le déraillement meurtrier d’un train à côté de Saint-Jacques de Compostelle, il n’y a aucune raison pour que son homologue à Maurice démissionne pour l’accident du bus de la CNT à Sorèze. N’est-ce pas oublier un peu rapidement qu’en Espagne, l’accident a été la responsabilité directe du chauffeur qui se grisait de vitesse, pregnant une courbe où il fallait respecter la vitesse 80 km/h, à plus du double de cette limite. Alors qu’ici, au contraire, le chauffeur a tenté l’impossible pour sauver sa vie et celle de ses passagers, mais a été desservi pasr un autobus défectueux acheté en situation floue et pas remplacé depuis ! Et que dire d’une place d’Armes qui a fait deux morts en 2003 lors d’inondations et qu’on ne réaménage ou ne sécurise pas, au point que le 30 mars 2013, dix ans plus tard, rebelote ! Sauf que cette fois, il y a cinq fois plus de morts…. Et qu’en 2003 c’était les travaillistes qui critiquaient le gouvernement MMM-MSM tandis qu’aujourd’hui c’est l’inverse !

 

La seule constante dans les deux gouvernements ? Vous ne le devinerez jamais : le minister responsable ! Est-ce que la lamentation « pas facile …. », doublée du suffixe «… -bashing » suffira encore à dédouaner ?