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Paysage recomposé

11 décembre 2012, 13:31

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L ’ issue des municipales constitue davantage une victoire pour la démocratie que pour l’opposition. Certes, les résultats du scrutin donnent le contrôle d’au moins trois villes sur cinq au MMM– MSM, mais le plus important ce n’est pas la nouvelle place qu’occupe cette alliance sur l’échiquier politique. C’est le fait que sa victoire permet un rééquilibrage des forces politiques.

Finie, l’hégémonie déployée par le PTr depuis 2005 sur les institutions politiques. Le retour de l’opposition, notamment à la mairie de Port- Louis, met fi• à la domination totale qu’exerçait le parti de Navin Ramgoolam sur l’ensemble des instances électives du pays.

La déconvenue électorale du PTr rompt la série de victoires qu’il a acquises depuis son triomphe à la législative partielle de Rivière- du- Rempart en 2003. Son revers est d’autant plus surprenant qu’il dispose d’une force de frappe impressionnante grâce à la puissante machine électorale qu’il a su développer au fil des années.

S’appuyant sur la MBC et d’autres institutions nationales, ainsi que sur un argumentaire émotif, il a volé de victoire en victoire pendant presque dix ans. Jusqu’à dimanche. On a maintenant compris que cette machine ne rend pas invincible le PTr.

Quant à l’alliance MMM– MSM, elle est bien partie pour entamer sa conquête de l’hôtel du gouvernement. Déjà requinquée par des victoires inattendues aux villageoises, elle vient de passer un test qui lui ouvre de bonnes perspectives pour 2015. Mais d’ici là beaucoup d’eau coulera sous les ponts.

En fin tacticien, Navin Ramgoolam va sans doute échafauder des scénarios pour briser le ménage SAJ/ Bérenger. Le leader du PTr est redoutable à ce jeu. Il lui suffit, par exemple, de convoquer Alan Ganoo pour une énième reprise des pourparlers sur une réforme électorale afin d’instiller le poison du soupçon au sein du couple MMM/ MSM. D’ailleurs, durant la campagne des municipales, le leader du PTr a commencé à semer les germes de la division, en rappelant les qualités de Paul Bérenger tout en dénigrant SAJ. Il est vrai qu’hier, à la télévision, Navin Ramgoolam était sur la défensive et a invoqué des thèses invraisemblables. Mais une fois qu’il aura surmonté le choc de son échec électoral, il abattra ses cartes avec plus de lucidité.
 
 

Raj MEETARBHAN