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Pédagogie ou démagogie ?

18 décembre 2013, 10:23

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Ils ont de la suite dans les idées. Face à des taux d’échec scolaire inquiétants, les responsables de l’Education nationale adoptent une fois de plus la solution de facilité. Ils optent pour le nivellement par le bas. Ainsi, le ministre de l’Éducation a sorti de son chapeau la semaine dernière l’idée des questionnaires bilingues au CPE. Il pense, par ce biais, offrir aux écoliers la possibilité de réclamer des questionnaires de mathématiques rédigés en français.

 

Plutôt que d’encourager l’élève à fournir plus d’efforts, l’école ne cesse de baisser ses niveaux d’exigence. La décision de rédiger des sujets d’examen en français étonne car le ministre dit vouloir mobiliser des ressources pour améliorer l’enseignement de l’anglais au primaire. Si le français devient une langue d’enseignement, même facultative, cela n’incitera pas les élèves à progresser en anglais.

 

Dès lors, on peut se demander si la mesure annoncée procède d’un calcul démagogique ou d’une étude pédagogique ? Vraisemblablement, le ministre de l’Éducation ne se fonde sur aucune étude sérieuse menée par le MIE ou l’université de Maurice. Demain, dans la même foulée, il pourrait bien proposer des épreuves de maths en kreol ou en bhojpuri. Sa cote de popularité en bénéficiera, mais en sera-t-il autant pour la qualité de l’apprentissage ?

 

Il est dangereux de masquer les carences du système en abusant des artifices. On se souviendra, dans ce même contexte, de l’astuce imaginée quand le gouvernement s’est rendu compte que trop d’élèves n’arrivaient pas à obtenir les cinq «credits» pour passer en HSC. La barrière fut abaissée et il suffisait de deux «credits» pour être promu.

 

A l’école de Bunwaree, ce n’est pas nécessaire de s’entraîner pour franchir les haies. Les autorités se chargent d’abaisser les barrières.