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Pitié pour nos vieux, Lormus
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Pitié pour nos vieux, Lormus
La semaine dernière lexpress.mu évoquait ici même les problèmes et les erreurs médicales résultant de l’absence de protocoles cliniques et d’un Code de procédures médicales dans les différentes unités de nos hôpitaux.
Nul ne peut espérer que le ministère de la Santé règle ce problème du jour au lendemain – si jamais il y a volonté de régler ce problème. Chacun peut, en revanche, s’attendre à ce que les quelques procédures et protocoles administratifs existants soient connus et respectés de tout le personnel médical, des infirmiers aux médecins en passant par les administrateurs et autres « directeurs » des unités de soins.
Le calvaire d’une dame de 79 ans, malade et hémiplégique depuis peu et de sa fille quinquagénaire et chômeuse -qui est la seule personne qui s’occupe de cette vieille avec des maigres pensions, vieillesses et invalidité notamment - est venu mettre en exergue le je-m’en-foutisme et le peu de considération que le ministère de la Santé, le personnel médical, y compris le centre cardiaque de l’hôpital Candos, accordent aux protocoles et aux malades pauvres et sans ressources.
La cinquantenaire avait téléphoné à l’express pour se plaindre du fait que sa maman qui vit avec un pacemaker, devait subir une prise de sang à au centre de cardiologie de l’hôpital Candos alors qu’elle peut à peine se déplacer. Elle ajoute que des personnes de sa connaissance, moins âgées, moins malades et plus riches que sa pauvre mère ont obtenu à ce que des infirmières se rendent à leur domicile pour leurs pansements et des prises de sang.
De telles allégations ne font généralement pas l’objet d’articles. Toutefois, les journalistes, qu’un ministre a récemment qualifiés de « zanimo », se font en général un devoir de contacter les autorités concernées pour régler ces types de problèmes. Du travail social des journalistes pour aider ces démunis et ces sans voix.
Contacté par l’express.mu lundi dernier, une préposée au centre de cardiologie de Candos, qui n’a pas voulu donner son identité, affirme que le centre de cardiologie de l’hôpital Candos peut faire des arrangements pour une prise de sang à domicile dans certains cas. Un des parents de la patiente doit cependant produire au centre la « carte de rendez-vous » de celle-ci ainsi que la demande de prise de sang émise par le médecin du centre qui s’occupe d’elle. Le centre de cardiologie de Candos émettra ensuite une demande de prise de sang à domicile qui doit être déposée dans le dispensaire le plus proche du domicile du malade, explique le préposé.
Informée de cette procédure, la cinquantenaire se rend mardi dernier au centre de cardiologie de l’hôpital Candos où elle est dirigée vers une jeune doctoresse, ce après de longues heures d’attente.
La doctoresse – probablement une de celles recrutées récemment et qui n’ont ni expérience, ni grande connaissance – congédie la quinquagénaire en lui disant que l’hôpital n’émet pas ce type de demande. Elle dit n’avoir jamais entendu parler d’une telle procédure. La cinquantenaire est priée d’aller contacter le dispensaire le plus proche de sa localité pour voir si par hasard, on peut l’aider là-bas.
Ce que fait la pauvre cinquantenaire. Grande est alors sa surprise quand une infirmière lui dit que la prise de sang à domicile ne peut se faire sans une demande écrite en ce sens du centre de cardiologie de Candos.
La cinquantenaire reprend contact avec l’express et explique qu’elle a dépensé en vain quatre trajets d’autobus au nouveau tarif Baichoo pour ses démarches.
Contacté par l’express, le directeur de l’unité de cardiologie de Candos ne semble pas être au courant d’un quelconque protocole pour des prises de sang à domicile dans des cas extrême. Il affirme cependant sa volonté d’aider en émettant une demande, mais ajoute qu’il doute fort que des infirmiers des dispensaires accepteront d’effectuer une telle prise de sang à domicile.
L’express reprend contact avec les autorités mardi et, après maintes péripéties, tombe sur le centre de vaccination de Rose-Hill où une responsable affirme que ce centre est le seul qui s’occupe d’effectuer des pansements et des prises de sang à domicile pour toute la région des Plaines Wilheims. Elle dit sa surprise devant le refus de la doctoresse du centre de cardiologie de Candos d’émettre la demande de prise de sang à domicile et affirme à l’express qu’elle fera le nécessaire si la cinquantenaire se présente avec les documents requis concernant la prise de sang de sa mère à domicile.
Chat échaudé craint l’eau froide. La cinquantenaire refuse de se rendre de nouveau à Candos, puis au centre de vaccination de Rose-Hill et explique qu’elle va payer environ Rs 200 à un infirmier de la région qui fera la prise de sang à domicile et qui reviendra ensuite lui remettre les résultats en main propre. Elle a été aiguillée sur ce cet infirmier par un pharmacien de sa région.
Cet infirmier, qui,pour la quinquagénaire, est un sauveur envoyé du ciel, a plusieurs « clients »dans la région pour ce type de prise de sang à domicile contre paiement. Son « travail » est facilité par le non-respect d’un protocole administratif des laboratoire d’hôpitaux qui stipule qu’aucun malade ou infirmier ne peut venir déposer en personne des spécimens pour analyse et qu’aucun résultat ne doit être remis en main propre à un malade ou à un infirmier. Les résultats peuvent être cependant donnés par téléphone s’il y a urgence.
Voilà comment, dans l’Etat providence, certains profitent de la méconnaissance et du non-respect des protocoles pour se faire de l’argent sur le dos des pauvres. Le cas de la cinquantenaire est simplement un cas parmi des centaines constatés chaque jour.
Les Rs 200 de l’infirmier n’est que peccadilles devant les sommes énormes que certains spécialistes arrivent à extorquer des malades ou leurs parents désespérés pour des prestations « urgentes » effectuées avec les équipements et le personnel des hôpitaux.
Ces scandales sont connus de tous. Cependant certains médecins, infirmiers ou même ce qu’on appelle des « domestiques » ont une immunité à toute épreuve.
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