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Politique énergétique : pour éviter de brasser du vent

25 août 2010, 08:14

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Une information émanant du bureau local de l’Union européenne indique que Maurice se serait fixé comme objectif d’atteindre un ratio de 35 % d’énergies renouvelables dans la production totale d’énergie d’ici à 2025. La proposition est «bien accueillie» par notre principal partenaire de développement et bailleur de fond.

Ce chiffre mentionné dans la stratégie énergétique à long terme du gouvernement se compare somme toute assez favorablement aux ambitions du secteur privé en la matière.

Le Joint Economic Council (JEC) avait émis le souhait qu’on arrive à au moins 50 % vers l’année 2020.

Il se basait sur le fait que plusieurs études avaient fait état d’un fort potentiel pour les énergies renouvelables. Le cabinet Kantor, le Mauritius Research Council et le conseiller du gouvernement, Joël de Rosnay, étaient arrivés à des estimations dépassant la barre des 50%.

Face à l’objectif de 35% auquel est finalement arrivé le gouvernement, le JEC estime que le véritable enjeu n’est pas une question de pourcentage. «L’essentiel est d’être arrivé à un chiffre et maintenant il faut tout mettre en oeuvre pour y arriver,» commente le JEC.

Actuellement, la bagasse fournit environ 18% de la demande en énergie électrique, selon la même source. Il s’agit donc de doubler ce chiffre en optimisant davantage la bagasse et en exploitant d’autres sources d’énergies vertes, comme le solaire, l’éolien ou l’éthanol comme carburant. Dis comme cela, la tâche ne paraît pas insurmontable.

Pour le secteur privé, un des éléments clés pour déclencher la création d’une industrie de l’énergie est la détermination d’une grille tarifaire pour les producteurs indépendants exploitant des énergies renouvelables. Ce qui aurait aussi l’utilité de couper cours aux débats et remises en question, a posteriori, des contrats énergétiques entre la CEB et le privé.

Mais la recherche d’un meilleur «mix» énergétique ne doit pas faire perdre de vue que le premier devoir des autorités est d’assurer une continuité de la fourniture électrique de la manière la plus économique possible.

Le directeur général du Central Electricity Board (CEB), Chavan Dabeedin, faisait ressortir récemment sur les ondes d’une radio que le développement des énergies renouvelables impliquait souvent un double investissement, pour assurer justement la continuité de la fourniture électrique.

Prenant l’exemple d’un parc éolien, il disait qu’il ne pouvait compter dessus sans dédoubler la capacité développée d’une capacité de génération plus conventionnelle, plus sûre. Car qu’est-ce qui arrive si le vent tourne ou s’arrête ? Le CEB ne peut pas demander à ses abonnés d’attendre que le vent veuille bien reprendre. Ainsi donc, le développement de l’énergie renouvelable risque de coûter deux fois plus cher.

Le Texas a installé des turbines éoliennes ayant une capacité de 9 700 mégawatts, ce qui répond à 0,8% de la demande en électricité.

Un gâchis environnemental – les parcs éoliens sont peu esthétiques – et économique.

Ce n’est qu’un exemple de la problématique énergétique, car nous n’avons rien contre l’éolien ou d’autres initiatives qui se montent actuellement à Maurice.

Le fait est qu’il ne faut pas confondre entre ce qui relève du souhaitable et de l’utopie. Le principal souci du CEB est le développement de la puissance de base (base load) pour assurer l’essentiel de la demande.

Pour cela il ne peut compter que sur des centrales capables de produire en continu et d’une certaine puissance. L’éolien ou le solaire ne seront jamais capables de remplir ce rôle. Pas dans l’état actuel du développement de ces technologies.

 

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