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Pour un 1er mai réussi
Soyez rassuré. Il ne va pas vous falloir aller voter dans les jours qui viennent. Par ailleurs, ni le Parti travailliste à Vacoas, ni le MMM à Port- Louis, ne vont attirer des foules « monstres » de 100 000 personnes. Inutile donc de vous rendre à leurs rassemblements pour pouvoir dire dans dix ans : « J’y étais ! » Alors, restez chez vous.
Ce n’est pas que nous pensions que vous ne savez pas occuper votre dimanche, mais nous vous proposons quand même une petite liste d’activités qui vous permettra de réussir votre 1 er mai. Au choix, vous pouvez donc…
Resserrer vos liens
1. Vous avez une vie professionnelle débordante. C’est également le cas de votre conjoint( e) ou de votre petit( e) ami( e). Chacun reproche à l’autre de laisser le travail tout envahir. Allez « bruncher » ou déjeuner ensemble aujourd’hui. Si vous avez des gamins, laissez les chez le voisin, le cousin ou avec la babysitter. Être en charmante compagnie, c’est quand même mieux que d’être agglutiné au milieu d’une foule hurlant « Paul » ou « Navin » à tout bout de champ… 2. Vous pouvez aussi choisir de passer un moment avec votre enfant.
Ramgoolam va encore raconter quelques anecdotes sur son père.
Votre gamin n’en a rien à faire. Mais il y a des chances qu’il ou elle soit intéressé( e) à savoir comment vivaient vos grands- parents. Quand Internet et la moitié des choses que votre enfant prend aujourd’hui pour acquises n’existaient pas… 3. Si tout cela vous a rendu nostalgique. Et si, surtout, les hasards de la vie vous ont conduit à habiter à l’autre bout du pays, choisissez d’organiser un grand rassemblement impromptu de la famille. Prendront la parole, maman, papa, soeurs, frères, beaux- frères, belles- soeurs, etc.
Faites quelque chose de vos mains
4. Il se peut toutefois que vous n’ayez pas du tout envie de rester coincé derrière un bus en vous rendant chez vos parents. Alors faites renaître l’artiste qui est en vous. Sortez la guitare que vous n’avez pas touchée depuis des mois. À défaut, rejouez « Peas pudding hot » ou « J’ai du bon tabac » sur la fl ûte à bec de votre fi lle. Les sons que vous obtiendrez seront invariablement plus musicaux que les braillements des politiques au micro.
5. Il y a sinon d’autres manières d’utiliser ses mains chez soi... bricolez donc. À tous les coups, il y a une balustrade à réparer, un pied de chaise bancal à remettre d’aplomb ou alors un pan de mur à repeindre. Voyez le bon côté des choses, vous bougerez, alors que dans le meeting, vous resteriez planté au même endroit à vous faire rôtir au soleil.
6. En parlant de planter… ne trouvez vous pas que le basilic coûte cher dans les supermarchés ? Et que, pile le jour où il vous faut de la coriandre… vous n’en trouvez nulle part ? C’est vrai que la coriandre est rare en ce moment, tous les stocks ayant été réquisitionnés pour aromatiser les briani mauves et rouges. Pourtant, ces deux herbes poussent merveilleusement bien sous nos latitudes. Sortez vos pots de terre et semez donc.
Ressourcez- vous
7. Si c’est plus votre for intérieur que vous cherchez à cultiver. Il y a également de quoi faire. Sortez les CD ou alors, allez télécharger de la musique ( légalement si possible). Si vous êtes fan de hard- rock, le dernier concert de Metallica du 23 avril en Californie est déjà disponible.
Il a été vu par 50 000 personnes la semaine dernière. Bérenger et Ramgoolam, eux, n’ont pas vu une telle foule depuis longtemps. Si vous préférez une musique plus douce ; sortez le best- of de Frank Sinatra et amusez- vous à vous demander ce que la chanson « It was a very good year » évoque aux patrons du PTr et du MMM. 8. Si vous voulez plutôt voir qu’écouter, quelques fi lms s’imposent le jour où Pravind Jugnauth, Ramgoolam et Bérenger sont eux- mêmes en vedette. Il y a bien évidemment l’excellent 3 idiots d’Amir Khan. Puisque les alliances et mésalliances de nos trois grands partis politiques frisent souvent l’absurde, vous pouvez tout aussi bien rester dans ce ton. Les aventures de Rabbi Jacob ou Sacré Graal des Monty Python devraient merveilleusement agrémenter cette journée de l’absurde.
9. Ce qui paraît a priori absurde peut parfois faire l’objet d’une réfl exion approfondie. Choisissez cette piste avec Steven D. Levitt, professeur d’économie à l’université de Chicago, et Stephen J. Dubner, journaliste au New York Times et au New Yorker . Ils présentent l’économie et les politiques publiques sous un angle inédit dans leur ouvrage Superfreakonomics . Avec des questions comme : « Les hommes aiment- ils l’argent autant que les femmes aiment les enfants ? » ou « Pourquoi est- il plus dangereux de marcher en étant ivre que de prendre le volant en état d’ébriété ? » . Si vous voulez rester dans la couleur locale, le « Comment vivre à l’île Maurice en 25 leçons » d’Yvan Lagesse semble s’imposer. Même si l’on peut regretter que l’auteur n’ait pas actualisé son ouvrage.
10. Si rien de tout cela ne vous dit. Il vous reste encore votre canne à pêche. Esseulez- vous sur une bande de rochers au lever du jour et lancez- vous dans un mano a piscis . Mais vers midi, assurez- vous de déguerpir avec vos « vieilles » avant que la foule des pique- niqueurs de meeting ne vienne envahir votre plage et faire fuir vos poissons.
Voilà pour le programme. Si malgré tout cela, l’envie d’aller au meeting est toujours là. Bon courage. Ramgoolam et Bérenger vous remercient bien.
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