Les problématiques de la violence, de l’insécurité, du trafic de drogue, de la corruption, de la mal gouvernance, de l’extrême pauvreté, du déclassement des classes moyennes, de l’argent-dieu, de roder boutte datent d’au moins deux décennies.

Notre incapacité, voire impuissance, de s’attaquer frontalement à tous ces fl éaux serait-elle la résultante d’une dérive de la politique et d’une OPA des lobbys sur les partis politiques ?

Depuis plus de vingt ans maintenant, nos politiques nous ont fait croire qu’il suffi t de remplacer le Premier ministre sortant et son gouvernement pour tout solutionner. Une fois au pouvoir, trop souvent les nouveaux dirigeants se sont simplement contentés d’effets d’annonce en l’absence d’une réelle maîtrise de ces dossiers complexes. Durant cette même période, l’activité politique s’est transformée en un jeu de combinaisons et de permutations des différents partis pour le partage du pouvoir entre états-majors. Il faut en finir avec ce type de « dealing » politique.

C’est d’autant plus vital qu’il nourrit une dynamique hyperactive ces temps-ci : celle des lobbys de toutes sortes – familiaux, claniques, castéistes, communaux et financiers. Il y a perversion et dévoiement de la démocratie quand les politiques par real ethnopolitique deviennent les otages de ces forces qui n’ont comme agendas que leurs intérêts personnels, claniques et sectaires. Si nous persistons dans cette voie, la descente aux enfers est assurée !

Notre société a été sous forte pression et s’efforce encore de gérer une profonde mutation tant bien que mal. Avec son lot de malaise et de mal-être social certes, mais aussi ses adaptations plus ou moins réussies. En trois décennies, nous sommes passés d’une société de plantation à une société industrielle et de services condamnée à s’ouvrir pour réussir son intégration dans le nouvel ordre mondial. D’autres sociétés à travers le monde sont confrontées aux mêmes problématiques. La mondialisation n’est pas qu’économique !

Notre république a besoin d’un autre modèle politique tout autant qu’elle a eu besoin d’un autre modèle de développement.

D’abord en rompant avec une approche où trônent à propos de questions graves et complexes, des promesses, véritables gadgets populistes pour des besoins purement électoralistes. Soyons capables, ensuite, d’identifier, de développer et de consolider les expériences concrètes en cours dans différents domaines qui ont le mérite de favoriser la compréhension et le traitement en profondeur des problèmes qui nous préoccupent. Enfin, dessinons un modèle qui nous permette d’imaginer d’autres initiatives concrètes. Le tout pour nourrir une dynamique sociale avec comme maîtres-mots : l’ouverture envers les autres, la générosité, la solidarité et le partage.

La politique telle que l’entendent les lobbys ne nous permettra pas de relever les nombreux et importants défi s qui nous attendent tous sur plusieurs fronts. En marge des législatives de 2010, commençons à débattre avec les politiques d’une vision commune, de la nécessaire mobilisation unitaire et de la synergie de toutes les forces et intelligences pour construire la république mauricienne du XXIème siècle.

Avec comme projet de société : une dynamique de la vie.

Malenn Oodiah