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Pour une poignée de A+

13 décembre 2012, 09:19

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Après le recul de 2005, quand une contreréforme a redonné aux collèges d’élite un statut royal, c’est le temps de la stagnation.

L’on ne progresse pas dans le domaine de l’enseignement primaire.

Les statistiques officielles publiées hier par le MES démontrent que le taux de réussite enregistré à l’examen du CPE n’a pas varié ces dernières années. Il est resté au même niveau, soit 68 %, toutes catégories d’élèves confondues. A quelques dixièmes de pour cent près, ce chiffre est identique à celui de 2006.

Rien n’avance, bien que les autorités vont essayer de duper l’opinion publique grâce à des artifices. Ainsi, hier, les parents peu attentifs ont cru comprendre que le taux de réussite a explosé en atteignant 76,4 %. En fait, ce chiffre qui a été abondamment communiqué par les autorités concerne seulement ceux qui ont participé à l’examen pour la première fois.

Le taux global n’a pas bougé.

Il faut admettre que le pays a bien du mal à évoluer dans le domaine de l’éducation. Le système perdure bien qu’il résulte en un gâchis énorme.

Un tiers des élèves qui ont pris part à l’examen du CPE se verra, cette année encore, refuser l’accès aux établissements secondaires. Il n’y aura pas de repêchage pour la plupart d’entre eux.

Des milliers d’autres auront le droit de s’inscrire dans un «bon» collège mais mettront du temps à surmonter les séquelles de la souffrance qu’ils auront endurée pendant des années.

On leur a fait comprendre qu’il fallait consacrer toutes ces années de leur enfance à la poursuite de quelques A+.

Jusqu’à quand infligera-t-on ce sort à nos enfants ? Beaucoup trop ont sacrifié les joies de l’enfance. Depuis leur entrée en primaire, ils ont subi un bourrage de crâne et n’avaient qu’un objectif : être prêts pour cette compétition déshumanisante qu’est le CPE.

Les pédagogues savent qu’on ne peut mesurer l’intelligence des enfants à 11 ans. Aucun d’entre eux ne peut approuver un système académique  qui est entièrement conçu pour former une élite et qui ne tient pas compte de l’importance du développement intégral de l’enfant. Les pédagogues le savent, mais les groupes socioculturels, eux, en sont-ils conscients ?