Pouvez-vous me dire pourquoi nos routes ont fait 150 victimes en 2011 alors qu’à Singapour, qui compte une population 4 fois supérieure à la nôtre et qui reçoit 11 fois plus de touristes à l’année, on n’en regrette qu’environ 195 ?

Je concède que ce pays possède de meilleures infrastructures routières. Les routes sans road markings et les pannes de feux de signalisation y sont presque inexistantes, sinon qu’elles sont réparées à la vitesse éclair.

Nos facilités sont différentes certes mais elles n’expliquent pas pourquoi 9 000 conducteurs ont été verbalisés en 2010 pour non respect du port de la ceinture de sécurité.

Elles n’expliquent pas aussi pourquoi les trottoirs conçus pour les piétons, dont le nombre ne cesse d’augmenter, sont souvent occupés par une classe de marchands dits ambulants qui y élisent souvent domiciles sous prétexte de rode ene la vie.

Il est toutefois à noter les autorités démontrent une volonté pour y mettre de l’ordre à certains endroits.

Si Singapore affiche un tel bilan au niveau de la sécurité routière c’est surtout parce qu''''il y règne une discipline de fer. Aucun usager de la route n’y échappe et, comme tout est bien affiché, sans qu’on trouve à critiquer, on ne peut évoquer l’ignorance.

Les piétons prennent soin d’utiliser les passages cloutés et autres facilités qui leur sont scrupuleusement réservés car que la police ne leur fera pas de cadeau s’ils agissent autrement.

La vitesse est contrôlée étant un facteur à risque important. Certains véhicules disposent d’un avertisseur sonore indicatif d’éventuelle incartade des limites imposées.

Quant à la conduite en état d’ébriété, elle y est rare.

La discipline est une valeur sûre que les Singapouriens cultivent dès le berceau, elle est la vitamine qui les aident à grandir dans tous les domaines.

La fatalité routière touchant nos tranches d’âge des 51-59 ans et des moins de 15 ans affichent une baisse de 52 % et de 25 % respectivement, celle des 16-25 ans a, elle, augmenté de 52 %, vous conviendrez que c’est tout de même inquiétant.
Autre phénomène tout aussi inquiétant est le nombre de vans impliqué dans les accidents fatals. Alors qu’ils constituent environ 6 % de notre flotte de véhicules les vans comptent pour 20 % des véhicules impliqués dans des accidents fatals.
La situation n’est moins consternante pour les autobus. Alors qu’ils constituent moins de 1` % de la flotte des véhicules, les autobus sont impliqués dans 8 % des accidents sérieux ayant cause mort d’homme ou blessés graves.

Certaines mauvaises langues prétendent que ceux qui pilotent ces 2 catégories de véhicules ne se reposent pas assez, d’autres imputent la vitesse, l’indiscipline. N’est-il pas temps d’y mettre bon ordre et de faire le tri entre les on-dits et les vraies raisons ?

A titre de comparaison, les 173 850 autobus, vans et goods vehicles Singapouriens ont eux fait 14 morts en 2010. Nous ne comptons que 27 000 véhicules de ces catégories avec un nombre de victimes nettement supérieur. Oui nous devons réclamer de meilleures infrastructures mais nous devrions aussi développer une culture de la discipline pluri-dimensionnelle.
Une discipline qui démontre que toute liberté implique des responsabilités et, la route, un espace a partager n’y échappe pas.
Nous sommes libres d’y circuler a Maurice, faut tout de même le reconnaître, mais nous ne devrions pas y cultiver des égoïsmes issus d’un individualisme débridé.

La route n’est pas un endroit ou on se mesure car elle risque de nous mener la vie dure. Elle n’est pas notre propriété privée mais un lieu commun qui nous aide à progresser.

Combien de morts et de blessés allons-nous encore y regretter cette année ?

La sécurité routière n’est pas accidentelle, clame les Nations unies.

La discipline non plus, y faire la part belle dans nos maisons, nos institutions et….nos routes serait parmi les meilleures résolutions de cette année et nos chemins s’y verraient du coup requinqués a la protection des vies et non le contraire !
Bonne route et bonne année.