«C’est dommage», «C’est une perte», «Cela laissera un grand vide». Ces expressions font partie des réactions spontanées que nous entendons à l’annonce de la fermeture de l’express Rodrigues. Des expressions qui traduisent l’étonnement, la tristesse et la déception devant la disparition du seul titre indépendant de l’île. Les lecteurs sont unanimes à reconnaître que ce journal était le reflet de la vie rodriguaise. Pendant plus de trois ans et demi, à travers les 185 numéros, l’express Rodrigues s’est positionné dans la construction de la démocratie. Il a apporté sa modeste contribution à l’accompagnement du pays durant les premières années de l’autonomie. Notre aventure s’arrête malheureusement ici en raison d’un manque de rentabilité.

Sous l’impulsion du tandem Jean Claude de l’Estrac et Denis Ithier, le groupe La Sentinelle a le mérite d’avoir voulu créer à Rodrigues un journal ayant pour but d’élargir l’espace démocratique de l’île, en apportant son expertise d’un demi-siècle en matière de développement de la presse.

Ces dernières années, semaine après semaine, nous avons essayé de donner des informations fiables à nos lecteurs. Nos colonnes étaient ouvertes à tous ceux qui voulaient s’exprimer dans le respect des personnes et de l’éthique journalistique. Par nos prises de position, qui n’ont pas toujours fait plaisir, nous avons défendu une certaine idée de Rodrigues et de l’homme rodriguais au-delà des considérations partisanes. Ce qui ne nous a pas empêchés d’être la cible de tous les partis politiques à différents moments.

Nous avions pour objectif de proposer des pistes de réflexion à nos lecteurs pour mieux comprendre la réalité et interpréter les événements, afin de les aider à se faire leurs propres opinions. Nous avons valorisé les initiatives rodriguaises qui vont dans le sens du développement du pays, tout en dénonçant les manquements et les abus.

A la fin de ce parcours, je tiens à remercier tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, nous ont aidés dans notre tâche. Merci à nos fidèles lecteurs qui ont placé leur confiance en toute notre équipe. La promotion des valeurs démocratiques, pour faire en sorte que les Rodriguais prennent une part active dans la construction de la société, doit se poursuivre. Notre journal était un maillon dans cette chaîne. Il nous faut maintenant en inventer d’autres pour poursuivre la route ensemble.