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Privé de télé, oui mais d’infos, non !

15 novembre 2013, 19:52

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Au Centre d’amitié Camp-La-Paille, à Bambous, 50 petites mains multicolores ont salué, cette semaine, sur un tableau fort original, le demi-siècle d’existence de «l’express». Ces enfants voulaient, à leur façon, nous rendre un hommage pour le travail d’information - et d’accompagnement au développement et au progrès social du pays -, que nous avons choisi d’épouser un 27 avril 1963.

 

Depuis, l’histoire d’amour dure, grâce, entre autres, au retour largement positif de nos lecteurs, et aux critiques (bonnes et mauvaises) qui ne peuvent que rassurer notre conscience de répondre aux aspirations profondes de nos concitoyens. Nous sommes fiers de pouvoir nous réclamer d’appartenir à un nombre appréciable de lecteurs. Et les informations que véhiculent nos titres demeurent les points fondateurs du contrat qui nous lie, au quotidien, sur papier ou sur la Toile, avec ceux qui nous lisent, et qui nous reçoivent en toute liberté. Notre démarche en faveur d’une saine orientation de l’opinion publique demeure la même, tout comme nous entendons demeurer à l’avant-garde du progrès technologique, comme hier on était le premier de la presse mauricienne à se doter des derniers perfectionnements de l’imprimerie.

 

Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, les plateformes d’échanges entre producteurs et consommateurs d’informations évoluent rapidement – et nous suivons la vague d’innovation et d’adaptation. Dans une semaine, lors du prochain salon Infotech, nous lancerons une application ou ‘App’ pour les ‘smartphones’. Les ‘breaking news’ ou ‘alerts’ seront envoyées directement sur le téléphone de nos abonnés. Depuis quelque temps déjà, lexpress.mu, premier site mauricien d’informations, reçoit plus d’une quarantaine de milliers de visiteurs d’ici et d’ail­leurs par jour ; un chiffre qui augmente d’année en année. Notre équipe multimédia produit des vidéos haute définition sur les actualités politiques, sociales, culturelles depuis plusieurs mois déjà. La vitesse (ou plutôt l’absence de vitesse) d’Internet du pays nous empêche certes d’aller aussi vite que nous l’aurions souhaité, mais nous sommes patients, car ce virage numérique est inéluctable. C’est le public qui le veut. C’est dans l’air du temps. Et les autorités ne pourront pas nous bloquer en permanence, comme elles le font pour les ondes télé, qui demeurent les propriétés privées du gouvernement du jour et de sa MBC.

 

À La Sentinelle, nous avons finalisé depuis longtemps un projet de télévision privée. Mais ce projet de télévision généraliste (avec des bulletins d’informations, des plateaux de débats, de vraies enquêtes, bien évidemment) dort dans un tiroir car le gouvernement persiste à croire que donner des licences de télévision serait synonyme de suicide politique. Cela fait une décennie que nous prenons notre mal en patience. Et quand nous avons entendu la promesse de « libéraliser » les ondes TV dans un cadre rigide interdisant la production d’informations et de documentaires locaux, nous avons d’abord ri. Comment croire (et faire croire) que la télévision ce n’est que du sport, des films et du divertissement ? Et puis nous avons tranché : ce ne sera plus jamais le gouvernement qui décidera.

 

Nous n’avons pas besoin de son aumône pour quelque chose que nous pouvons faire par nous-même. Avec l’Internet, terminé le passage par le petit écran, pour beaucoup, surtout les jeunes. Celui-ci devient d’ailleurs de plus en plus grand et sert surtout au divertissement, comme les films dont le Mauricien peut avoir une copie pour Rs 25 ou à capter par parabole les chaînes étrangères. Nous allons faire de l’information, des documentaires, des programmes locaux. Et s’il est vrai qu’il y a moins de personnes qui ont un ordinateur qu’une télévision, les programmes sur le Web ont l’avantage de ne pas pouvoir être muselés et de pouvoir se faire suivre en un clic. Au lieu de se cantonner à l’espace limité des ondes terrestres mauriciennes, nous allons diffuser dans le monde entier. Et toutes les velléités de censure ne pourront rien y faire. Et même si Ramgoolam a adouci ses propos hier au Parlement, en disant qu’il n’était plus contre l’idée que les télévisions privées diffusent des informations « sous certaines conditions », il y transparaît tout de même une volonté de contrôle, ce qui est en déphasage avec l’homme qui voulait faire croire qu’il était un vrai démocrate et qui se révèle, en fait, plutôt frileux sur la question...