Richard Duval devrait savoir que parfois il vaut mieux se taire. En invoquant sa condition d’asthmatique et l’ingestion d’un sirop pour justifier son refus de ne pas se soumettre à un alcootest, le président de la State Property Development Company Ltd. doit accepter que son excuse puisse paraître bancale. Qui peut croire que c’est pour ne pas endommager davantage ses poumons fragiles que ce notable s’est soustrait à un contrôle d’alcoolémie obligatoire en cas d’accident ? On en a le souffle coupé.

Richard Duval, frère du vice-Premier ministre, ex-député du PMSD et actuellement grand commis de l’État, est impliqué dans un accident de la route dimanche. Sa BMW fait une sortie de route à Pailles. Conduit au poste de police, il refuse de souffler dans le ballon, un procédé pourtant de rigueur en pareille circonstance.

Le comportement de ce dignitaire est digne des républiques dans lesquelles l’ordre monarchique s’installe insidieusement. Les républicains doivent s’y opposer car les dérives tolérées se reproduisent et finissent par se banaliser.

La situation peut dégénérer au point que les potentats et les mandarins n’ont même plus besoin de solliciter des faveurs des fonctionnaires. Ils les obtiennent alors spontanément. Quand un pays est bien malade, il suffit qu’un politicien en vue, ou son proche, se présente à un bureau public pour que des fonctionnaires zélés se sentent obligés de lui accorder un traitement spécial.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Parce que la caste élitiste des dirigeants et leur cour ont de plus en plus le sentiment d’être au-dessus des lois. Beaucoup considèrent que leur situation politique leur confère le privilège de contourner les lois. C’est le syndrome bien connu du «Gouvernement dans nou la main».